Actualité du dopage

Raphaël Géminiani : «J'ai pris des stimulants sous surveillance médicale»

12/07/1962 - Le miroir des sports - Une enquête de Roger Bastide, Roger Frankeur, Robert Flambart, Louis Clicteur et Paul Katz

« Je n'aime pas le mot doping, dit Raphaël Géminiani. Parlons de stimulants : le terme est plus juste. Il est normal qu'un coureur prenne des stimulants : ce sont les médecins qui le recommandent. Il existe des produits, qui loin d'être nuisibles, rétablissent l'équilibre. Moi, j'ai disputé douze Tours de France et un nombre élevé de courses en ligne. Je prenais des stimulants. Sous surveillance médicale, bien entendu. Pourquoi ? Parce que, lorsque dans une journée, j'avais perdu deux ou trois kilos, comme le font aujourd'hui certains coureurs, il fallait bien compenser cette perte d'énergie et les stimulants m'y aidaient. Le danger ce n'est pas dans leur emploi, mais dans leur abus. Si personne n'en prenait, il n'y aurait pas un seul coureur qui terminerait le Tour de France, tant l'épreuve est pénible. »

« On ne peut pas empêcher un coureur de se livrer à des abus, de prendre des trucs qu'il ne devrait pas. Si un garçon, sous contrôle médical sérieux, utilise un médicament qui, sous une forme ou sous une autre, lui permettra d'augmenter son énergie et son tonus, il n'aura fait que ce que la raison lui recommande de faire. En revanche, il faut que chaque coureur se connaisse, soit surveillé par un médecin et se montre prudent et raisonnable dans l'utilisation de sa médication. (...) »

« Il faut que le coureur (...) se soumette à un contrôle médical sévère et, alors, il pourra utiliser des choses qui fouettent son énergie : vitamines, tranquillisants, etc., sans danger et avec profit. »

(...)

« Le doping, c'est l'utilisation abusive et nocive pour certains organismes de produits chimiques. Il y a beaucoup moins de dopés que ce que l'on dit. Et ils ne sont pas toujours ceux que l'on croit. »


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Cette page a été mise en ligne le 09/09/2006