Actualité du dopage

Miguel Indurain innocenté


07/09/1994 - L'Equipe


L'espagnol a été innocenté dans l'affaire de dopage au salbutamol qui le concernait depuis le Tour de l'Oise. Au bénéfice du doute... Il n'était pas tout à fait 14 heures, le 6 septembre, lorsque la formation disciplinaire de la Ligue du cyclisme professionnel français s'enfermait au premier étage des locaux du CNOSF (...). Deux heures plus tard, le président de cette même commission, Jean-François Lachaume, annonçait le verdict : « Monsieur Indurain est relaxé, faute de preuves. Les membres de la commission ont décidé à l'unanimité de ne pas sanctionner le coureur. »

Deux heures avaient donc suffi pour constater que le rapport de la commission médicale du ministère de la Jeunesse et des Sports impliquant le champion espagnol (...) était tout simplement incomplet ! « On n'a pas réussi à nous démontrer qu'Indurain avait pris ce produit pour des raisons autres que thérapeutiques, a poursuivi Jean-François Lachaume, juriste de profession. En l'absence de preuves formelles, le doute doit donc profiter à l'accusé. » (...)

Avant même l'annonce du verdict, le président de la fédération espagnole, Juan Serra, avait tenu à faire part de son optimisme : « Je crois que la formation disciplinaire est gênée par les textes français. » D'ailleurs, le communiqué officiel insistait lourdement sur cette absurdité : « La Commission regrette les difficultés soulevées par cette incohérence et sollicite l'Etat français et l'UCI pour harmoniser leurs réglementations. »

Sur la base de ces deux arguments, la justification thérapeutique et le soutien légal de l'UCI qui estime que le salbutamol pris en aérosol ne peut être assimilé à du dopage, Miguel Indurain ne pouvait donc qu'être innocent. Mais Jean-François Lachaume ne put s'empêcher de rajouter à la fin de la lecture du communiqué une petite phrase loin d'être anodine : « Indurain est innocent au bénéfice du doute, certes. Mais qui est coupable, la Commission médicale dont le rapport était incomplet ou le coureur ? L'affaire est néanmoins close. »



Cette page a été mise en ligne le 13/8/2008.