Actualité du dopage



L'affaire Grouselle débouche sur des peines allégées

26/06/2008 - Le Monde - Stéphane Mandard

Extraits

Le 18 septembre 1998, Sébastien Grouselle, 21 ans, coureur semi-professionnel de l'équipe Big Mat Aubervilliers, chute mortellement lors du Grand Prix cycliste de Montereau, en Seine-et-Marne. Les analyses des toxicologues mettent en évidence l'absorption de corticoïdes par la victime.

Près de dix ans plus tard, le 12 juin 2008, la cour d'appel de Paris a relaxé l'ex-directeur sportif de l'équipe, Stephan Gaudry, et l'ancien soigneur, Stéphane Gicquel. Les deux hommes avaient été condamnés en première instance, en janvier 2007, par le tribunal de Fontainebleau à dix-huit mois de prison dont neuf ferme pour, notamment, incitation et facilitation à l'usage de substances dopantes et vénéneuses.

Le tribunal avait, en revanche, écarté le motif d'homicide involontaire (...), estimant que le lien n'était pas clairement établi entre la mort du coureur et l'absorption de corticoïdes. Dans son ordonnance de renvoi, le parquet avait pourtant conclu que "le décès de Sébastien Grouselle est, au moins partiellement, d'origine toxique, et qu'il est consécutif à la prise régulière, au cours des mois qui ont précédé, de corticoïdes".

(...)

La décision de la cour d'appel est tout à fait contestable au regard du dossier qui montre, témoignages de nombreux coureurs à l'appui, que MM. Gaudry et Gicquel avaient mis en place un système de dopage organisé au sein de l'équipe. Le soigneur avait même reconnu devant le tribunal ne jamais se séparer de sa valise pleine de produits dopants, déclare Laurent Beziz, l'avocat de la famille Grouselle.

Je suis révolté et en colère, s'emporte le père, Alain. "Nous voulions faire de notre combat un acte de prévention contre le dopage. Voilà dix ans que je me bats pour rien", explique M. Grouselle qui dit ne pas encore savoir s'il se pourvoira en cassation en raison de la durée de la procédure et de son coût. Il déplore que M. Gaudry continue d'occuper des fonctions - administratives - au sein du club d'Aubervilliers.

Mon client a justement été lavé de tout soupçon, car il n'a jamais incité ses coureurs au dopage, estime pour sa part Gérard Wurtz, l'avocat de Stephan Gaudry.

Deux autres personnes, Sandrine Bidault et Xavier Mazzariol (...) ont, elles, été partiellement relaxées. Accusés d'avoir remis les corticoïdes (en l'occurrence du Kenacort) retrouvés dans l'organisme de Sébastien Grouselle, l'ex-petite amie du coureur et son compagnon de l'époque - qui se livraient par ailleurs à un trafic de "pots belges" (...) - ont vu leur peine réduite à trois mois avec sursis pour production, offre et cession de substances vénéneuses.

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Cette page a été mise en ligne le 27/6/2008.