Actualité du dopage

Duval licencié... et après ?


14/01/2010 - L'Union - Jean-Pierre Prault

AURÉLIEN DUVAL sera reçu aujourd'hui par Marc Madiot au service courses de la Française des Jeux.

La contre-expertise ayant confirmé la présence de norfenfluramine dans ses urines (...), l'Ardennais se verra signifier son licenciement, comme le stipulent les termes de son contrat : « Ce n'est pas que l'on se cache ou que l'on se couvre mais il faut des règles », confie le directeur sportif de la fdj, Martial Gayant.

Le destin d'Aurélien est désormais entre les mains de l'autorité fédérale. Et de son propre avocat Me Redouane Mahrach, spécialiste du droit du sport.

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Si « une stratégie n'a pas encore été assise », la molécule de norfenfluramine constituera un axe de « défense » prioritaire : « Cette molécule n'est plus commercialisée depuis des années, ni en France, ni en Europe, ni dans les pays industrialisés. Et je ne vois pas Aurélien Duval, qui ne comprend que le français, en trouver sur internet ».

« Tout oriente vers une molécule que l'on ne retrouve que dans les coupe-faim. Qui plus est pour des femmes à l'obésité importante et non des sportifs de haut-niveau.

Plus personne ne s'intéresse à cette molécule. Il y a bien d'autres produits légaux pour maigrir ». Selon Me Mahrach, la norfenfluramine n'a « qu'une durée de vie de 3 ou 4 jours dans l'organisme », l'avocat ne voit donc pas l'intérêt qu'aurait eu Aurélien Duval à utiliser ce produit sachant qu'il était engagé au Circuit Franco-Belge : « Si près du départ, quel effet peut-on espérer ? ».

« Lui-même ne comprend pas ». Si le Doncherois a « sa conscience pour lui et n'est pas un tricheur », comment la norfenfluramnine a-t-elle pu être détectée dans ses urines ?

Peut-il s'agir d'une « production endogène » (...) ? L'hypothèse n'est pas exclue par Me Mahrach mais reste à creuser scientifiquement...

La notion de « quantité » fait aussi débat pour l'avocat. La norfenfluramine n'est pas considérée comme un produit dopant avec seuil.

Sa simple présence suffit pour conclure à un contrôle positif : « On peut très bien imaginer qu'il s'agisse d'une trace figurant dans un autre produit ».

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« Il doit y avoir deux poids deux mesures, on ne peut pas condamner un sportif comme Aurélien positif à la norfenfluramine comme quelqu'un qui serait bourré d'EPO ».

La distinction n'est pas neutre car l'intéressé, en plus du licenciement par son employeur, risque deux ans de suspension, peine infligée à l'Italienne Marta Bastianelli, pour la présence de la même substance : « On est d'autant plus déçu pour Aurélien qu'il ne s'agit pas d'un produit pour améliorer la performance. Nous n'avons même pas pu l'aider comme on l'aurait voulu car nous n'avons pas tous les éléments en mains non plus », témoigne encore Martial Gayant.

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Cette page a été mise en ligne le 14/01/2010