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Actualité du dopage |
La Cour européenne des droits de l'homme a condamné jeudi la France pour atteinte à la liberté d'expression, en l'occurrence le viol des sources journalistiques de cinq journalistes dans une affaire de dopage dans l'équipe cycliste Cofidis en 2004.
Ces journalistes - trois de l'hebdomadaire Le Point et deux du quotidien sportif L'Equipe - avaient été mis en examen en 2005 pour "recel de violation du secret de l'instruction" après avoir publié des extraits de transcriptions d'écoutes téléphoniques ordonnées dans ce dossier.
Les magistrats instructeurs avaient effectué des perquisitions dans les deux médias et les domiciles des journalistes. Leurs lignes téléphoniques avaient été placées sur écoute et la liste détaillée de leurs contacts téléphoniques avait été saisie.
Dans son arrêt rendu à l'unanimité des juges, la Cour de Strasbourg souligne que si le secret de l'instruction poursuivait un "but légitime", le public avait lui aussi "un intérêt légitime à être informé sur cette enquête".
"Le droit des journalistes de taire leurs sources ne saurait être considéré comme un simple privilège qui leur serait accordé ou retiré en fonction de la licéité ou de l'illicéité des sources, mais un véritable attribut du droit à l'information, à traiter avec la plus grande circonspection", ajoutent les magistrats.
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La France devra leur rembourser leurs frais de justice, les requérants ayant dit par avance se satisfaire d'une condamnation de principe - ou d'un euro symbolique pour trois d'entre eux - en réparation du dommage moral.
Cette page a été mise en ligne le 28/06/2012