Actualité du dopage

Froome était dans le viseur des gendarmes pour dopage mécanique


18/07/2017 - lexpress.fr - Boris Thiolay

Selon les informations de L'Express, les autorités françaises soupçonnaient Chris Froome et d'autres coureurs de vouloir recourir à la fraude technologique, via un moteur électrique, sur le Tour 2016. Les contrôles n'ont rien décelé.

Chris Froome (...) était clairement dans le viseur des autorités françaises chargées de la lutte contre le dopage, l'année dernière, durant la Grande Boucle. Selon nos informations, l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), un service de police judiciaire, et l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), soupçonnaient le leader de l'équipe cycliste britannique Sky, ainsi que plusieurs autres caïds du peloton [non désignés], de "fraude technologique".

(...) Jusqu'à aujourd'hui, aucun cas de "dopage mécanique" n'a été mis en évidence chez les professionnels, et l'équipe Sky a fermement balayé toutes les accusations. Un seul cas avéré a été constaté, en janvier 2016, lors du championnat du monde Espoirs (19-22 ans) féminin de cyclo-cross.

Des informations recueillies en 2016

Il n'empêche: le doute subsiste. "Durant les mois précédant le Tour 2016, nous avons recueilli des informations laissant penser que Chris Froome, entre autres, pouvait être tenté d'avoir recours à ce type de fraude, révèle à L'Express une source proche du dossier. Nous avons mis en place un système de détection, mais celui-ci n'a permis de détecter aucune tricherie."

Quel système? Une caméra thermique permettant de mettre en évidence la chaleur émise par un moteur électrique minuscule. Sur le Tour 2016, l'Union cycliste internationale (...) et ASO (...) ont également eu recours à ce type de caméra. Quelques jours avant le départ, Thierry Braillard, alors secrétaire d'Etat aux Sports, avait rendu public ce dispositif. "L'annonce a certainement eu un effet dissuasif, et cette seconde caméra n'a décelé aucune anomalie", explique une autre source proche du dossier.

Stratégie de dissuasion réussie? Ou tuyau offert aux tricheurs potentiels? Les avis divergent. Car l'Oclaesp, présent chaque année sur le Tour, ne peut intervenir qu'en cas d'infraction pénale.

Accélérations foudroyantes

Les soupçons récurrents autour de Chris Froome s'appuient sur deux épisodes troublants intervenus lors d'éditions précédentes du Tour. Le 14 juillet 2015, dans la montée finale d'une étape pyrénéenne, le coureur britannique déclenche une accélération foudroyante, assommant tous ses adversaires. "On a l'impression que le vélo pédale tout seul", lâche en direct Cédric Vasseur, ancien champion devenu consultant pour France Télévisions...

Deux ans auparavant, dans l'ascension du mont Ventoux, Froome réalisait déjà une performance invraisemblable en terme de puissance développée, sans que son rythme cardiaque ne s'affole.

Un moteur commandé à distance

Alors, les nouveaux moyens de détection peuvent-ils mettre fin à la suspicion? Pas sûr. "La fraude technologique est toujours plus sophistiquée et les systèmes se miniaturisent davantage, avertit l'une de nos sources. Il s'agit d'électro-aimants intégrés dans la structure de la roue: l'ensemble crée une énergie capable de faire avancer la machine sans qu'il n'y ait besoin de pédaler... "

Problème supplémentaire: les radiations dégagées sont de plus en plus difficiles à déceler. Il faut placer l'appareil de détection au plus près de la source. Pour balayer tous les doutes, il faudrait contrôler toutes les roues - y compris de secours-, utilisées par les 198 coureurs du Tour sur des étapes de 200 kilomètres... Enfin, ces moteurs électromagnétiques peuvent être commandés à distance. Assis dans sa voiture, un directeur d'équipe pourrait-il avertir son champion dans l'oreillette: "Accroche-toi, tu vas t'envoler..."? On n'ose l'imaginer.


Lire l'article en entier



Sur le même sujet


Cette page a été mise en ligne le 18/07/2017