Dossier dopage

Pour l'AMA, la lutte antidopage n'attrape que les "dopés simplets"

14/11/2011 - liberation.fr avec AFP

Le directeur général de l'Agence mondiale antidopage (AMA) David Howman a averti lundi les Etats que la lutte antidopage, qui n'attrape, selon lui, que les "dopés simplets", devait gagner vraiment en efficacité.

"Pensez-vous que nous ayons la science pour suivre ceux qui se dopent de manière sophistiquée ? Moi, je ne pense pas. Nous attrapons les dopés simplets (dopey dopers), nous n'attrapons pas les dopés sophistiqués", a affirmé David Howman devant les Etats signataires de la Convention de l'Unesco sur le dopage dans le sport, réunis en conférence à Paris.

Alors que 258.267 analyses de tests antidopage ont été menées l'an dernier à travers la planète, seulement 36 contrôles positifs à l'EPO - prisée pour ses effets sur l'endurance - ont été rapportés par les laboratoires antidopage.

Même si les tests de recherche de cette hormone coûtent plus cher, "c'est la drogue de choix de ceux qui se dopent, a insisté le directeur général de l'AMA. C'est pathétique. Nous devons gagner en qualité et en efficacité si nous voulons lutter".

Un des autres défis, selon lui, est de sanctionner l'entourage des sportifs, médecins, entraîneurs, agents, qui jouent un grand rôle dans le passage à l'acte. "Combien de médecins, combien d'avocats ont été radiés ?", a questionné l'avocat néo-zélandais.

Si la Convention de l'Unesco sur le dopage dans le sport, l'instrument juridique qui permet aux Etats de mettre en place le code mondial antidopage, a été ratifiée par 162 pays, auxquels doivent s'ajouter sous peu le Belize et le Bouthan, cela ne suffit pas, selon l'Agence.

Elle a appelé les pouvoirs publics à en faire plus dans les domaines où eux, et non le mouvement sportif, ont compétence, notamment en adoptant des lois pour condamner le trafic de produits dopants, alors que le marché noir de médicaments prospère sur internet. "Le trafic de stéroïdes rapporte plus que le trafic d'héroïne. C'est une question de santé publique", a insisté David Howman.

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Cette page a été mise en ligne le 15/11/2011