Actualité du dopage

Un jour dans le Tour : la mort de Tom Simpson

13/07/2007 - eurosport.fr


Le 13 juillet 1967, (...) Tom Simpson s'écroulait sur les pentes du Mont Ventoux. Terrassé par un cocktail explosif d'amphétamines et d'alcool, il est mort à l'âge de 29 ans. Une des plus sombres pages de l'histoire du Tour de France.

Si vous avez un jour gravi le Mont Ventoux, (...) vous ne pouvez pas l'avoir manquée. La stèle en hommage à Tom Simpson trône à un peu moins de deux kilomètres du sommet, là même où l'Anglais s'est effondré dans la pierraille blanchâtre. (...) Sur ce paysage presque lunaire, qui ne ressemble à aucun autre, sous une chaleur terrible, un champion de 29 ans a trouvé la mort dans l'exercice de son métier. Terrassé par un cocktail détonnant, d'alcool et d'amphétamines, ainsi que l'autopsie le révèlera. Un triste jour pour le cyclisme, d'autant que la victime était unanimement appréciée du peloton.

Le drame se noue à trois kilomètres de l'arrivée. Simpson se trouve alors dans le groupe de chasse, en compagnie de Felice Gimondi et du maillot jaune, Roger Pingeon. Devant se trouvent Jimenez et Poulidor. Soudain, Simpson décroche et voit revenir sur lui un deuxième groupe, où se trouve Lucien Aimar. "Quand il a été lâché par les premiers, raconte le vainqueur du Tour 1966, nous l'avons récupéré et il s'est immédiatement mis dans ma roue. Il a essayé de démarrer, mais il a été vite rejoint. A partir de ce moment, il n'a plus été en mesure de nous suivre."

(...)

Lucien Aimar ne le sait pas encore, mais il ne reverra plus jamais son collègue. Une fois seul, Simpson va errer pendant 300 mètres, à la dérive. Il monte au ralenti, en zigzaguant. Puis il tombe. C'est un zombie. Des spectateurs, qui n'ont pas mesuré l'ampleur de la catastrophe à venir, le relèvent, le remettent en selle. L'Anglais repart. Il monte 250 mètres de plus. Le voilà à deux kilomètres du sommet lorsqu'il s'écroule à nouveau, gisant sur le dos. Cette fois, il n'est plus question de le remettre debout. Il a perdu connaissance.

Alerté, le docteur Dumas se rend aussitôt auprès de Tom Simpson. Il le trouve inanimé, les yeux vides, sans expression. Il lui fait une première piqûre, afin de soutenir son rythme cardiaque. Il tente également de lui insuffler de l'oxygène. Mais Simpson ne répond pas. En désespoir de cause, le bouche à bouche est pratiqué. Toujours rien. Pendant que John Taylor, le directeur sportif de l'équipe Peugeot, est déjà en pleurs, la décision est prise de l'évacuer par hélicoptère, à l'hôpital d'Avignon. 40 minutes se sont alors écoulées depuis que Simpson s'est effondré pour la première fois. Il s'éteint officiellement à 17h30. Tout a été fait pour le sauver.

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(...) La consternation est totale. Ses compagnons sont effondrés. Roger Pingeon, leader du classement général qui s'apprête à remporter ce Tour, est un des premiers à réagir. "Je suis consterné. Je ne m'en remets pas. J'ai perdu l'appétit. J'ai oublié le bonheur que m'avait apporté ce Tour de France. J'aimais Tom. Il était la joie du peloton. Sa gaieté dans le peloton nous faisait oublier les heures difficiles de notre métier. Je ne comprends pas. C'est injuste".

Mais à la tristesse va s'ajouter la colère. Rapidement, on parle de dopage. Des cachets d'amphétamines ont été retrouvés dans une poche du maillot du Britannique. Dès 1965, Simpson avait avoué dans un magazine anglais qu'il se dopait. Personne n'était alors choqué par ce type de paroles. Comme le disait Pierre Chany, nous parlons d'une époque où les Beatles se payaient une pleine page dans le Times pour vanter les effets bénéfiques de la marijuana... (...) Le lendemain de son décès, la course fut neutralisée par le peloton, qui laissa Barry Hoban, l'ami de Simpson, franchir la ligne en vainqueur. (...)


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Cette page a été mise en ligne le 14/7/2007.