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Actualité du dopage |
« Il me manque des éléments de compréhension à caractère scientifique pour comprendre. Je suis comme une poule devant un dentier en observant votre vidéo ». C'est la réaction de @JEANBERTC à un de mes tweets :
Il me manque des éléments de compréhension à caractère scientifique pour comprendre. Je suis comme une poule devant un dentier en observant votre vidéo.
— JEANBERT christophe (@JEANBERTC) July 12, 2024
Chaque année, face aux améliorations des records de puissance et de temps dans les cols, les hurluberlus des cellules « communication force de vente » des équipes issus du rebut des bureaux des étudiants d'écoles de commerce (entre deux distributions de goodies), les pseudo-experts commentateurs des médias spécialisés (entre deux cigarettes) ces ex-coureurs ayant arrêté leurs études au brevet des collèges, quand ce ne sont pas des journalistes (entre deux verres) ayant fait un baccalauréat littéraire faute de pouvoir résoudre une équation du premier degré (là où beaucoup stagnent), TOUS nous expliquent avec un ton on ne peut plus péremptoire :
« C'est l'évolution scientifique des connaissances au niveau matériel, technologique, diététique et l'intelligence artificielle qui font qu'ils pédalent plus vite, plus haut, plus fort ». (Relise sur ce sujet notre chronique #3)
Ce n'est d'évidence pas « ensemble », comme il est désormais ajouté à la devise olympique, celle des jeux où le dopage est bien plus présent qu'au Tour de France.
Pas ensemble et pas pour tous. Les écarts entre les premiers du classement général et les suivants sont abyssaux. C'est du jamais vu. La majorité des coureurs, exsangues dès que les équipiers de l'équipe UAE de Pogacar « mettent en route » à plus de 50 kilomètres de l'arrivée, pédale péniblement à 20 km/h dans les pentes à 10% avec 400 watts. Ils ressemblent à des cyclistes, là où devant quelques-uns sprintent à 35 km/h au-delà de 450 watts, incroyablement forts et complètement insensibles à la douleur et à la fatigue. Ceux-là ressemblent aux moines chargés aux amphétamines de la dernière guerre mondiale dans Les rivières pourpres 2.
Les premiers voyants tous au rouge
Car enfin, nos quatre premiers radars ont tous flashé depuis ce départ du Tour, avec des records à la clé alors qu'on va seulement aborder les Pyrénées et que les cinq principales difficultés en montagne sont à venir (relire notre chronique #1).
Rappel :
1 - Etape 2, San Luca, record avec 14 secondes de mieux que Roglic en 2019, soit 5'25" pour 550 watts Étalon, 7.8 w/kg pour les 2.1 km à 9.48% à 23.37 km/h.
2 - Etape 4 : Le Galibier record en 20'46'' sur les 8,65 km à 6,76%, soit 1'36'' de moins que Quintana en 2019. La dernière pente à 10% à 2600 mètres d'altitude, pendant 2'10'' pour faire les 900 m jusqu'au sommet. Le Slovène a pédalé seul contre le vent de face à 25km/h. C'est plus de 450 Watts Étalon a minima.
3 - Etape 11 : Pas de Peyrol (en cours d'étape), record pour les 2,22 km à 12,25%. Tadej Pogacar monte en 7min42sec, soit du 17,3 km/h à 495 watts Etalon pour 7,1 w/kg. C'est à une seconde près son temps du 11/09/2020 au Tour de France 2020. Mais l'arrivée était alors jugée au Pas de Peyrol. Il était alors en compagnie de Roglic en 7 min 43 sec.
4 - Etape 11, record au col du Perthus, qui suivait Pas de Peyrol. 4,54 km à 8,4% pour Jonas Vingegaard en 12min01sec, soit du 22,67 km/h à 483 watts Étalon pour 7,1 w/kg.
Plus de 90% du peloton est décimé. Sur 162 coureurs, ce matin, le premier qui avait des performances en watts qui semblaient crédibles était relégué au classement général à la 15ème place (Egan Bernal, vainqueur du Tour 2019) et à 10 minutes de Pogacar. Le 20ème, Enric Mas, grand espoir espagnol qui devait porter haut les couleurs Ibériques pour le podium, est talonné par le premier Français, Guillaume Martin, à 20 minutes. Le 30ème, Geraint Thomas, vainqueur du Tour en 2018, est à 35 minutes. Le 50ème, Romain Grégoire, qu'on disait aussi grand espoir français est déjà à 1h05 minutes. Le 118ème est à 2 heures et Bram Welten, la lanterne rouge, est à 3 heures.
La découverte de l'eau chaude et du fil à couper le beurre
Alors, pour faire croire à l'incroyable vendu par les organisateurs et les médias partenaires de l'événement qui paient tous un lourd cachet pour le diffuser et qui le financent en espérant un retour sur investissement via la publicité, tous ceux qui mangent directement ou indirectement dans la gamelle du Tour font côtoyer le « on n'en peut mais », expression du 12ème siècle qui signifie l'impuissance, avec le « c'est du vélo 2.0 » en ajoutant « bandes de boomers obscurantistes et complotistes ». La « science », qui est une question rappelons-le, leur est culturellement étrangère. Ignorants, ils s'en servent donc de concept et l'opposent aux évidences des mesures qui démasquent la tricherie. Même le non connaisseur qui ne sait pas bien compter constate cela de visu et sait au moins que 1+1=2 et pas 4. Surtout, ces mesures que nous faisons, datent d'avant qu'ils soient nés pour certains. On n'a pas inventé les lois physiques et mathématiques l'an passé. Si la notion de watts est un peu absconse pour certains, les vitesses moyennes peuvent aussi être significatives.
Vélo GP
Avant-hier, dans l'étape de « moyenne montagne », les organisateurs pourtant rompus depuis des décennies aux affres des vitesses exagérées à cause du dopage avaient prévu comme meilleur horaire, 39 km/h. Vingegaard a gagné à 42,487 km/h avec les quatre cols dans le massif central. 9% plus rapide ! Hier, Biniam Girmay a signé, entre les moments de vérité en haute montagne, une troisième victoire d'un athlète africain dans l'étape de plaine courue à 47,487 km/h de moyenne sur plus de 200 kilomètres car les vélos « sont très rapides, bien plus que l'an passé » (sic).
Aujourd'hui, c'était vent de côté dans l'étape vallonnée qui arrivait à Pau pour la 75ème fois. La meilleure vitesse moyenne prévue dans le roadbook était 47 km/h. Philipsen s'est imposé une deuxième fois à 48,821 km/h de moyenne, la plus élevée depuis les grandes années EPO avec Cippolini entre Laval et Blois en 1999, vent dans le dos. Du « Vélo GP » dit le milieu par dérision. Ce sont toujours les mêmes qui gagnent.
Week-end prometteur
Le peloton dans cette étape du jour ne s'est pas débarrassé des dopés mais des vrais-faux contrôlés positifs au covid comme Ayuso (9ème) ou des blessés comme Roglic (6ème). Guillaume Martin est donc rentré dans le Top 20 en gagnant 5 places sans rien faire. Il est désormais 17ème à 20'36 sec. L'espoir fait vivre. Sans les tricheurs il pourrait ne pas être loin du podium vous pensez ? Pour confirmer ou infirmer ce postulat, on est dans l'attente des performances à nos radars du Pla d'Adet à l'arrivée samedi, 9,22 km à 8,47% pour battre le record de Lance Armstrong en 2001 avec 27'03'' et 432 Watts Étalons. Puis, on va étudier la fameuse montée du mythique Plateau de Beille à l'arrivée dimanche 14 juillet où Vingegaard pourrait titiller le record mutant de feu Marco Pantani en 1998. Pantani, le junkie posthume le plus célèbre du peloton, avec 43'30'' et 444 Watts Étalon. Ce sera en prenant le maillot jaune à Pogacar ? Le Slovène aurait une pseudo défaillance alors qu'il est à 100% tout le temps. On va prétexter un début de fringale comme au Lioran malgré les 120 grammes de glucides avalés par heure de course, bien sûr. Avec une fringale, il aurait fini à 15 minutes, normalement. Mais ce Tour est NOTNORMAL.
Les suiveurs, bien nourris, ramèneront leur science pour nous expliquer le contraire.
Nous, lundi soir, on vous fera notre premier bilan après les Alpes et ces Pyrénées, à froid, chiffré.
Il aura valeur de preuve.
Cette page a été mise en ligne le 12/07/2024