Dossier dopage

Lutte contre le dopage: l'AMA envisage une réforme des AUT


23/10/2007 - Yahoo / AP avec AP

Après avoir entériné mardi à Paris la création d'un passeport biologique pour les coureurs cyclistes, l'Agence mondiale antidopage (AMA) pourrait décider d'une nouvelle révolution en modifiant la réglementation concernant les AUT.

Ces autorisations à usage thérapeutique permettent aux coureurs qui font état d'une pathologie de pouvoir utiliser sous certaines conditions des produits interdits. De nombreux coureurs ont bénéficié ainsi sur le Tour de France d'AUT abrégées, obtenu sur présentation d'un simple certificat médical, sans aucune contre-expertise.

"Pour certaines catégories de produits qui relèvent actuellement d'un processus dit 'abrégé', pour être clair dont l'autorisation est beaucoup plus facile à obtenir, elles devraient passer dans le processus de l'AUT standard, c'est à dire à travers un panel de trois médecins qui prennent la décision sur un dossier médical d'autoriser ou de ne pas autoriser", a révélé mardi à l'AP Alain Garnier, le directeur médical de l'AMA.

Cette réflexion sur un contrôle plus sévère des AUT sera débattue à l'occasion de la conférence de l'AMA à Madrid du 15 au 17 novembre (...).

"Il y a aussi l'idée qui n'est encore pas décidée de savoir dans quelle mesure on peut s'orienter vers une autorisation rétroactive à la suite d'un contrôle mais qui nécessiterait là-encore une expertise médicale solide, pour dire si légitimement le sportif concerné par le contrôle pouvait ou non utiliser le produit pour des raisons médicales", explique Alain Garnier.

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Ce système des AUT a souvent été dénoncé par les scientifiques convaincus de l'existence de nombreux abus.

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Roger Legeay, le président des managers d'équipes "pour un cyclisme crédible" a profité de la rencontre internationale contre le dopage dans le cyclisme tenue lundi et mardi à Paris, où la création du passeport biologique a été décidée, pour demander que toute injection locale de corticoïde conduise à un arrêt de travail de 15 jours du coureur. Certaines AUT peuvent permettre la prise de corticoïdes.

"La décision médicalement est parfaitement légitime. Il y a peu d'indications (de ce type), quand il y a en a une, elle devrait être systématiquement suivie de l'arrêt de la pratique sportive pendant une durée de 15 jours à trois semaines à discuter en fonction du cas par cas", souligne Alain Garnier. (...)

"Il y a d'une part l'utilisation des glucocorticostéroïdes a des fins de dopage, et dans ce cas la situation est claire, la liste des interdictions statue de façon précise sur leur interdiction dans ce cadre-là. L'autre volet est un 'mésusage' médical de cette classe de substances. Un certain nombre de médecins partagent cette demande des sportifs et abusent de cette catégorie de substances", a-t-il ajouté. "Mais on ne peut pas demander à la réglementation antidopage de réglementer l'exercice médical, ce n'est pas le rôle de l'AMA. A ce moment-là, il faut trouver une autre instance susceptible d'intervenir si les bonnes pratiques médicales ne sont pas appliquées, ce qui semble le cas en médecine du sport dans un certain nombre de situations."


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Cette page a été mise en ligne le 23/10/2007