Dossier dopage

Verbruggen contre-attaque


05/04/1994 - Ouest France - Jean-François Quenet

Récemment, la presse belge et néerlandaise s'est fendue de quelques insinuations de coureurs dont Edwig van Hooydonck et Frans Maassen, selon lesquelles la réussite actuelle des Italiens apparaissait « surnaturelle ». Elle étonne et elle interpelle en effet.

La semaine dernière, le journal suisse Blick a trouvé un raccourci facile (mais sans éléments tangibles à l'appui) en titrant : « Pour 200 000 francs suisses, Ferrari transforme une 2 CV en ... Ferrari ». Michele Ferrari est le docteur-entraîneur de Giorgio Furlan et de Moreno Argentin, mais également celui du Suisse Tony Rominger, vainqueur de Paris-Nice. Il est au centre des polémiques car il obtient des résultats, mais nul ne remet en doute ses compétences.

Hein Verbruggen, le président de l'Union Cycliste Internationale, a cru bon ce week-end, de propager la rumeur en pondant une lettre ouverte afin que cessent les insinuations « qui ont pris une ampleur inadmissible. » C'est vrai.

Vrai aussi que la presse française (dont Ouest-France) n'a pas relayé ce genre de sous-entendus, qui concernent essentiellement un produit, l'érythropoïétine (EPO), une hormone qui augmente la production de globules rouges et l'apport d'oxygène.

On a dit que des cyclistes néerlandais en sont morts. Rumeurs là encore.

Ce que l'on croit savoir, en revanche, c'est que ce produit, comme d'autres, semble difficilement décelable lors d'une analyse d'urine, et qu'il apparaît un peu gonflé de la part de M. Verbruggen de vouloir tordre le cou à une rumeur en arguant que « 0,75% seulement des contrôles pratiqués dans le cyclisme se révèlent positifs. »

Rumeurs, certes, mais la seule information actuelle est qu'il y a des cyclistes meilleurs que d'autres, de même que les Norvégiens sont excellents aux J.O. D'hiver et les Américains indéboulonnables en basket-ball. »


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Cette page a été mise en ligne le 28/09/2014