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Actualité du dopage |
Comme l'édition précédente, le Tour de France 2014 s'est achevé sans qu'aucun contrôle positif ne vienne gâcher la grande fête annuelle du vélo. Doit-on en conclure que le dopage appartient au « passé », comme le répète l'autoproclamé « porte-étendard de la lutte antidopage », Vincenzo Nibali ?
NIBALI, UNE DOMINATION « SUSPECTE »
Le coureur italien a survolé la course en remportant quatre étapes, et en terminant sur les Champs-Elysées avec près de huit minutes d'avance sur son dauphin, Jean-Christophe Péraud. Il faut remonter à 2002 et au quatrième des sept sacres de Lance Armstrong - qui avait devancé l'Espagnol Joseba Beloki de plus de sept minutes - pour retrouver pareille domination.
Une domination jugée « suspecte » par certains professionnels - non autoproclamés - de la lutte antidopage, comme les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), qui ont surveillé les allers et venues autour d'Astana, la formation du vainqueur, pendant la Grande Boucle. Vincenzo Nibali lui-même n'a pas été épargné par les contrôles antidopage. Au total, il en aura subi vingt-deux, entre ses dix-neuf arrivées d'étapes en jaune, les deux journées de repos et le traditionnel prélèvement d'avant-départ. Tous négatifs dans l'attente des résultats complets des analyses, qui devraient prendre encore deux semaines. Son passeport biologique est jugé « nickel ».
Trop ? Lors du Tour 2013, à l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), on s'étonnait du caractère « trop lisse » de celui du vainqueur, Christopher Froome. Le passeport biologique permet de détecter de manière indirecte d'éventuelles manipulations (EPO, transfusions sanguines, stéroïdes...) en surveillant à travers le temps l'évolution des profils hématologiques et stéroïdiens des coureurs.
TRICHEURS HORS-COURSE
Si les mieux organisés le détournent de sa fonction pour s'en servir comme d'une boussole et déjouer les contrôles grâce à l'administration de micro-doses quasi indécelables, le passeport biologique apparaît comme l'arme la plus efficace contre le dopage. Cette année, l'Union cycliste internationale (UCI) l'a utilisé pour mettre hors course quelques tricheurs avant le départ du Tour.
Equipier du vainqueur de l'édition 2013 chez Sky, le Britannique Jonathan Tiernan-Locke a été suspendu deux ans, tout comme le Russe Denis Menchov qui avait mis un terme à sa carrière en 2013. L'équipe Tinkoff-Saxo d'Alberto Contador (...) a dû renoncer à aligner le Tchèque Roman Kreuziger, cinquième de la Grande Boucle en 2013, visé par une procédure disciplinaire. Et il se murmure dans le peloton que d'autres coureurs de premier rang pourraient avoir du souci à se faire.
Les précieuses données contenues dans le passeport biologique ont également été utilisées sur le Tour 2014 par l'AFLD et la Fondation antidopage dans le cyclisme (CADF), organe indépendant qui gère désormais la politique antidopage de l'UCI, pour cibler certains coureurs. (...)
FRAPPES TOUS AZIMUTS
Huit coureurs contrôlés après chaque étape, dont le vainqueur et le maillot jaune, des prélèvements le matin ou le soir aux hôtels des équipes et, pour la première fois sur le Tour, tous les coureurs contrôlés lors de la deuxième journée de repos, à Carcassonne... Les autorités antidopage ont frappé tous azimuts. « Si on n'avait pas fait ce boulot, je ne sais pas où seraient les coureurs français, témoigne un expert. Cette année, on n'a pas vu de "mobylettes" mais beaucoup de défaillances, des gars qui s'arrêtaient et qui repartaient. »
Reste que, si les performances en retrait de certains coureurs qui occupaient le haut du pavé en 2013 semblent indiquer que la peur du gendarme a eu son petit effet, il est encore trop tôt pour décréter la victoire finale contre le dopage. « En matière de recherche, le dopage a toujours une avance sur l'antidopage, mais elle se réduit de plus en plus », indique Francesca Rossi, qui annonce notamment l'arrivée prochaine d'une nouvelle méthode de détection de l'hormone de croissance avec une fenêtre de dépistage plus large.
Comme le prévoit le code mondial antidopage, les échantillons du Tour 2014 seront conservés pour être soumis dans quelques mois ou années à des tests capables de dépister les nouvelles générations d'érythropoïétine (EPO) et autres molécules qui stimulent la production de globules rouges.
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Cette page a été mise en ligne le 29/07/2014