Chris Froome



Repères

Le portrait complet de Chris Froome est publié dans "Tous dopés ? La preuve par 21". Cliquez ici pour en savoir plus. Vous pouvez aussi le consulter en ligne ici.



Chris Froome dans l'annuaire du dopage

Chris Froome dans l'annuaire du dopage :

Coureur Produit Course Année Equipe Sanction Contrôle
Froome Christopher Clive (3172)SalbutamolTour d'Espagne
2017
Team Sky
Non
Contrôle positif



Son portrait dans "Tous dopés ? La preuve par 21"

Français :

Anglais :

Allemand :

Erratum : une erreur s'est glissée dans le magazine concernant la performance de Christopher FROOME lors du Tour d'Espagne 2011. Elle concerne les colonnes watts réels et w/kg. Voici, ci-dessous, les bonnes données.



Qualités physiques

VO2MAX

Officiellement, l'équipe Sky n'a jamais mesuré sa VO2 Max. Le 11 mars 2015, sur Twitter, Froome réaffirme ne pas connaître sa VO2max :

Dans le même tweet, il concède toutefois que celle-ci fut testée au Centre Mondial du Cyclisme, en 2007, mais dit ne pas en connaître le résultat. Dans un entretien avec Paul Kimmage, le 30 juin 2014, il déclarait pourtant que sa VO2max était alors entre 80 et 85 ml/min/kg. Alzheimer guetterait-il ?

Pour tenter de faire taire la suspicion qui entoure la deuxième victoire de Froome sur le Tour de France 2015, Michelle Cound, sa femme et manager, contacte le laboratoire GSK Human Performance de Londres pour effectuer une batterie de tests. Ceux-ci seront effectués en août. Sa VO2max, publiée en décembre de la même année, est mesurée à 84,6 ml/min/kg pour un poids de 69,9kg. Si son poids du Tour de France était bien de 67 kg comme il l'annonce, sa VO2max était alors à 88,6 ml/min/kg.

Pour mémoire, VO2max (en ml/min/kg) de quelques autres coureurs :

Taille

1,85 m (mesuré en 07/2007 au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois)

1,857 m (mesuré en 08/2015 au laboratoire GSK Human Performance de Londres)

Poids

Réagissant à un reportage diffusé dans l'émission Stade 2 de France Télévision le 19 juillet 2015, David Brailsford déclare ne pas connaître précisément le poids de Chris Froome, ajoutant que le coureur ne se pesait pas tous les matins.



De toute évidence, le manager de l'équipe Sky cherche à enfumer son monde. Il ne fait aucun doute que le poids du refluquet kenyan blanc est suivi à la loupe par son équipe. En recherchant les informations diffusées dans le domaine public, on peut déjà se faire une idée de l'évolution du poids de Chris Froome :

Nous avons eu accès aux données de poids de Chris Froome. David Brailsford sera sûrement heureux d'en prendre connaissance. Que montrent ces données ? tout d'abord une chute brutale durant l'été 2011. A cette époque, le coureur est en panne de résultats, l'équipe Sky cherche à s'en débarrasser. Le 4 juillet (il ne participe pas au Tour de France), il pèse 73,3 kg. Le 31 juillet, il s'aligne au Tour de Pologne, il a déjà perdu 2 kg. Son poids reste stable pendant l'épreuve. De retour à Monaco où il s'entraîne avec Bobby Julich, il continue à maigrir. Appelé en dernière minute pour participer au Tour d'Espagne, il vient de passer sous la barre de 71 kg. Pendant l'épreuve, où il apparait métamorphosé, il perd encore du poids. Le 31 août, lendemain de jour de repos, il ne pèse plus que 68,8 kg. Cette perte de poids s'accompagne d'un accroissement spectaculaire de ses performances. Il n'a donc pas perdu de puissance, bien au contraire.

Après la Vuelta, Froome reprend rapidement un à deux kilogrammes. A partir d'avril 2012, il se prépare activement pour son premier Tour de France où il aidera Bradley Wiggins à l'emporter. Il perd 3,8 kg entre le 26 avril et le 26 juin pour descendre à 66,8 kg.

Il s'impose les mêmes efforts pour perdre du poids avant les Tour de France 2013 et 2014, sans toutefois réussir à descendre aussi bas en poids (67,8kg le 26 juin 2013 et 67,6 kg le 29 juin 2014).




Taux de graisse

Puissance

Puissances développées par Chris Froome exprimées en «watts étalons» (calculés pour un athlète de 70 kg avec un vélo de 8 kg) :

Pour en savoir plus sur les calculs de puissance, cliquez ici.

Devant les réactions provoquées par l'"exploit" de Froome dans l'ascension de La Pierre-Saint-Martin sur le Tour de France 2015, l'équipe Sky publie quelques données et notamment la puissance développée par le britannique sur ces pentes, à savoir 5,78 W/kg. Le poids pris en compte est de 67,5 kg. La Sky prend également en compte le fait que son pédalier Osymetric fausse les données mesurées de 6% (ce que certains comme le Dr Michele Ferrari contestent, lire ici).

Suite à cette publication, plusieurs valeurs de puissances (plus ou moins fiables) d'autres coureurs se mettent à circuler. Elles permettent de douter quelque peu des valeurs annoncées par la Sky :

Fréquence cardiaque

En juillet 2007, elle aurait été de 161 pulsations par minute.

Selon Chris Froome, sa fréquence cardiaque maximum est inférieure à 170 pulsations par minute. Lors d'un contre-la-montre lors du Tour d'Espagne en 2011, Froome atteint 169 pulsations/mn en fin de parcours :


Les données de Froome lors de la Vuelta 2011 (D.R)

Quelques jours auparavant, lors de la 4ème étape qui arrive à la Sierra Nevada, il monte à 165 pulsations par minute

.

Selon les données recueillies lors de l'ascension du Mont Ventoux en 2013, la fréquence cardiaque maximum de Chris Froome serait d'environ 162 pulsations minutes.

Selon Tim Kerisson, elle n'aurait pas dépassé 160 pulsations/mn lors de l'ascention de La Pierre-Saint-Martin du Tour de France 2015.

Pendant le Tour de France 2016, elle aurait atteint 174 pulsations par minute, selon l'équipe Sky.

Selon l'équipe Sky, elle aurait atteint 159 dans l'ascension de Jafferau, terme de la 19ème étape du Tour d'Italie qu'il remporte.

Au repos, sa fréquence cardiaque serait de :

Hématocrite

Non connue

Taux d'hémoglobine

Tests de 2007


Les résultats des tests effectués au Centre Hospitalier Universitaire Vaudois en juillet 2007 (source chrisfroome.esquire.co.uk)

Tests de 2015



Grand Corps Malade

Le sport est-il bon pour la santé ? Il est permis d'en douter mais appliquée au cas Froome, la question semble ne pas donner lieu à tergiversations : c'est un véritable désastre. Avant d'aborder le Tour de France 2014, Chris Froome aura rendu visite à pas moins de huit médecins dans six cliniques ou hôpitaux à travers quatre pays, se voyant prescrire aux moins six traitements différents pour six maladies différentes. Le tout en seulement trois ans. Récapitulons :

En règle générale, la bilharziose s'élimine avec un seul traitement de Praziquantel. Il en aura fallu cinq en trois ans pour que Froome vienne à bout du parasite, fin 2013. Auparavant, les médecins lui avaient diagnostiqué, à tort, une mononucléose. Lors de son premier traitement en octobre 2010, il suit le traitement de Praziquantel (également appelé Biltricide) pendant quatre jours. Il serait infecté par le parasite depuis un ou deux ans. Il prend un deuxième traitement en mai ou juin 2011 puis un troisième en novembre 2011. Au début de l'année 2012, après un nouveau traitement suivi à Monaco, il est déclaré par erreur guéri de ce parasite par l'hôpital de Nice. Il suit un nouveau traitement en mars 2012 à Nairobi. A cette occasion, on lui trouve la typhoïde et le blastocystosis. La première est traitée avec du Gabbroral et de l'Azimax, la deuxième avec de l'Orfix, tous étant des antibiotiques. Froome consulte le London Hospital for Tropical Diseases en novembre 2012, lequel le déclare guéri. Nouvelle erreur de diagnostic. Après une série de nouveaux examens dans deux laboratoires différents en Afrique du Sud, Froome prend des doses plus élevées de Praziquantel. En janvier 2013, il est toujours atteint de la maladie. Il est finalement déclaré guéri en novembre 2013. C'est heureux car Froome explique qu'il lui est impossible de s'entraîner quand il est sous traitement tellement celui-ci est violent.

L'urticaire de Froome se déclare pendant le Tour d'Espagne 2011, qu'il termine en deuxième position. D'abord pris pour un eczéma par le Dr Geert Leinders, Froome traine sa maladie pendant plusieurs mois. Il est finalement traité aux antihistaminiques.

L'asthme de Froome n'a curieusement été révélée qu'en 2014 lorsqu'il est surpris entrain d'utiliser un inhalateur pendant une étape du Dauphiné. Selon sa compagne, Michelle Cound, il ne bénéficie pas d'AUT pour traiter son asthme. En revanche, quelques jours plus tard, le JDD révèle qu'il a bénéficié d'une AUT pour utiliser des corticoïdes lors du Tour de Romandie fin avril, épreuve qu'il remporte. Froome aurait déjà bénéficié d'une AUT pour des corticoïdes en 2013. Autre élément troublant, Claudio Corti, qui l'avait embauché dans l'équipe Barloworld, déclare en 2018 ne pas se souvenir que son jeune coureur souffrait d'asthme : « Je ne m'en souviens pas (...). Il faudrait demander à Mantovani, le docteur de Barloworld

Selon Sylvan Adams, patron d'Israel Start-Up Nation team, Chris Froome aurait à nouveau contracté la bilharziose.

Nota : une partie importante des informations reprises ci-dessus sont tirées de l'excellent article "Chris Froome's secret battle: Eight doctors, six clinics, four countries and five different illnesses... the remarkable personal struggle of Great Britain's Tour de France champion" publié par dailymail.co.uk le 28 juin 2014.

A ce triste palmarès, il faut ajouter d'autres "handicaps" dont a souffert Chris Froome avant 2011 (rappelons que la liste ci-dessus ne concerne que les trois dernières années).

  • 1 douleur chronique :
  • Et puis, cette liste semblant destinée à s'allonger, nous devons mentionner la scoumoune, maladie grave que Chris Froome semble avoir contracté lors du Dauphiné 2014. Elle est à l'origine de ses trois chutes sur le Tour de France 2014.

    En 2015, il semble guéri de la scoumoune. Mais c'est sans compter sur la bronchite qui le freine pendant la traversée des Alpes sur le Tour de France 2015.

    En septembre 2016, le groupe de hackers russes Fancy Bears, qui s'est introduit sur les serveurs de l'AMA, publie ses AUT de 2013 et 2014.
    Ces AUT consultables ici, montrent que le patient Froome a été autorisé à prendre les médicaments suivants :

    Toutes ces AUT ont été accordées par le Dr Mario Zorzoli de l'UCI.

    Ceci n'empêche pas Froome de rester droit dans ses bottes et d'affirmer : « Je prends ma position dans le sport très au sérieux et je sais que je dois non seulement respecter les règles, mais aussi aller plus loin pour donner le bon exemple tant moralement qu'éthiquement. » (Twitter, 27/09/2016, cité par http:, 27/09/2016)

    Depuis 2014, Chris Froome a continué de fréquenter les médecins. Ainsi, en 2017, suite à son résultat d'analyse anormal sur le Tour d'Espagne, il affirme que le dosage de ses prises de Salbutamol répond aux prescriptions du Dr Derick MacLeod, médecin engagé par Sky depuis 2015, spécialiste des sports d'hiver et de football, qui travaille fréquemment avec l'équipe nationale écossaise. Un neuvième médecin au chevet du grand corp malade. Curieusement, le Salbutamol n'est pas mentionné dans les AUT révélées par les groupe de hackers russes Fancy Bears, comme si Froome ne souffait pas d'asthme en 2013 et 2014.



    La déshydratation fonctionnelle

    L'équipe Sky peine parfois à expliquer de façon rationnelle les performances exceptionnelles de ses coureurs et de Chris Froome en particulier. Ainsi est né le concept de "marginal gains", le souci du détail qui serait l'alpha et l'omega de la performance version Sky. En décembre 2016, Roger Palfreeman, un des médecins de l'armada britannique évoque le concept de "déshydratation fonctionnelle". Il suffirait que le cobaye Chris Froome limite sa consommation d'eau pendant les ascensions, ce qui le ferait maigrir et donc augmenterait son rapport poids/puissance. Abracadabra, voilà un gain de 47 secondes sur l'ascension de l'Alpe d'Huez. Formidable !

    Le concept de "déshydratation fonctionnelle" est tellement bien documenté qu'il donne... 5 résultats sur Google ! La sortie du Dr Palfreeman a permis de populariser le concept et de le faire passer en quelques jours à 181 résultats. Miraculeux !









    La métamorphose de la chenille en papillon en 2011

    En 2011, Chris Froome est écarté de l'équipe Sky pour le Tour de France. Dave Brailsford envisage de s'en séparer et le propose à la Radioshack qui n'est pas intéressée.

    Quelques jours après le Tour de Pologne où ses performances n'attirent pas les regards des observateurs, Froome est appelé en dernière minute pour participer au Tour d'Espagne en raison du renoncement de Lars Petter cloué au lit par une grippe. Il apparait métamorphosé et termine l'épreuve sur la deuxième marche du podium, devant son leader et derrière Juan José Cobo. Beaucoup d'observateurs estiment que s'il n'avait pas attendu Wiggins dans l'Angliru, il se serait adjugé la victoire finale. La performance est d'autant plus remarquable qu'on apprend qu'il souffre de la bilharziose, "un parasite qui se glisse sous la peau et mange les globules rouges, explique Froome". Le diagnostic aurait été établi en octobre 2010. Auparavant, les médecins lui avaient diagnostiqué, à tort, une mononucléose. Pendant la même course, il souffre également d'urticaire.

    Après l'arrivée de la Vuelta, Froome signe un nouveau contrat pour environ 1,2 million d'euros (12 fois son contrat précédent).

    Que s'est-il passé entre le Tour de Pologne et le Tour d'Espagne ? Mystère. Bobby Julich, son entraîneur a-t-il trouvé la recette miracle ? Nous avons pu consulter son programme d'entraînement qui montre que le Kenyan blanc a surtout utilisé période pour récupérer du Tour de Pologne et remettre un peu de pression quelques jours avant le départ de la Vuelta.



    Nous notons aussi qu'il mentionne pour la première fois qu'il prend du Salbutamol le 2 juin (alors qu'il participe au Tour du Luxembourg) 2011 :

    Extrait des données SRM de Chris Froome 02/06/2011
    Deux jours plus tard, il se sent beaucoup mieux.

    Le 14 mars 2021, MailOnline révèle que Shane Sutton, alors entraîneur de Bradley Wiggins, mettait en doute les performances du jeune Froome dès 2012. Interviewé par David Brailsford et Steve Peters lors d'une enquête interne, Sutton : "J'ai entendu parler d'allégations selon lesquelles Chris se serait rendu en Italie à moto. J'ai également examiné les traces d'entraînement et les ai comparées à Bradley Wiggins. Je regarde les traces du cœur et je déchiffre les informations. Ce ne sont pas seulement les taux de puissance que nous examinons. J'étais préoccupé par les données mais je n'ai aucune preuve autre que celle-ci". Il met aussi en doute le rôle de Bobby Julich.



    L'attaque au Mont Ventoux (Tour de France 2013)

    On a en mémoire l'attaque de Froome dans le Mont Ventoux lors de la 15ème étape du Tour de France 2013, le 14/07/2013. Son accélération, assis, a stupéfié ses adversaires et les observateurs. Antoine Vayer s'est procuré les données SRM de cette attaque. On notera l'absence d'accélération du rythme cardiaque.

    La superposition de ces données avec les images de la course permet de rendre compte de l'effort phénoménal développé par Chris Froome.

    La première accélération de Froome est à 28:00. Il développe plus de 600 watts pour déposer Alberto Contador. La deuxième est à 30:00 à pour déposer cette fois Nairo Quintana. Il développe brièvement plus 1000w. Enfin, il lui reste assez de jus pour produire de belles accélérations à 37:00 et à 44: 00. Nairo Quintana qui était revenu après la deuxième attaque doit rendre les armes.

    (Avec l'aimable autorisation d'Antoine Vayer et @oufeh).

    Les données SRM que nous avons pu consulter ne montre pas d'accélération notable de sa fréquence cardiaque, qui atteint un maximum de seulement 162 pulsations par minute, inférieure donc à son maximum connu :

    Données SRM de l'ascension du Mont Ventoux par Chris Froome

    Rodrigo Beenkens qui commente la course à la RTBF, s'étrangle et lance un mythique "Lance, sors de ce corps !" :

    David Sharp, auteur de la la biographie complaisante de Chris Froome Va Va Froome, compare son héros à... "une moto sur un vélodrome", tellement il tourne les pédales "à une vitesse stupéfiante" :

    Comme une moto dans un vélodrome
    Source : David Sharp, Va Va Froome: The Remarkable Rise of Chris Froome
    Il tourne les pédales "à une vitesse stupéfiante"
    Source : David Sharp, Va Va Froome: The Remarkable Rise of Chris Froome

    De son côté, Dave Brailsford estime que Froome aurait été capable d'aller "encore plus vite" :

    Froome aurait été capable d'aller "encore plus vite"
    Source : David Sharp, Va Va Froome: The Remarkable Rise of Chris Froome

    Déclaration de Chris Froome au lendemain de son exploit : « Je trouve ça triste d'être assis là au lendemain de la plus grande victoire de ma carrière et de parler de dopage. » (Conférence de presse, 15/07/2013, cité par lemonde.fr, 15/07/2013)

    Revue de presse du Tour de France 2013



    Le Dauphiné 2014 et la révélation de son asthme

    A l'occasion de la deuxième étape du Dauphiné 2014, une caméra filme Froome utilisant un inhalateur peu avant l'ascension du col du Béal. Voir les images ci-dessous :

    Immédiatement, une polémique nait sur les réseaux sociaux et la compagne du coureur révèle sur Twitter que le coureur souffre d'asthme et utilise régulièrement un inhalateur sans que cela nécessite une AUT.

    Le lendemain, Froome confirme : « Pfff, je l'utilise depuis que je suis enfant. J'ai de l'asthme. Je ne l'utilise pas tout le temps, seulement quand je fournis de gros efforts. C'est pour cela que je toussais à l'arrivée. » Même si une AUT n'est effectivement pas nécessaire, on ne peut que s'étonner que le coureur, qui vient de sortir un livre, The Climb, dans lequel il évoque son parcours et notamment sa bilharziose, connaissance la suspicion qui entoure désormais toute performance cycliste, n'ait pas jugé bon d'évoquer cette maladie. Qui plus est, faisant partie d'une équipe, la Sky, qui promettait à son origine la plus grande transparence.

    Revue de presse du Tour de Dauphiné 2014



    Le Tour de Romandie 2014 et les corticoïdes

    Le JDD du 15/06/2014 révèle que Chris Froome a été autorisé par l'UCI à soigner un refroidissement par une forte dose de corticoïdes lors du Tour de Romandie, disputé en fin avril. Cette autorisation à usage thérapeutique (AUT) délivrée par le Dr Mario Zorzoli de façon express interroge à plusieurs titres :

    Dans un communiqué publié le 15 juin, l'UCI affirme que les procédures ont été respectées, sans pour autant répondre aux points mentionnés ci-dessus. Quelques jours plus tard, l'AMA conforte l'UCI. Malgré tout, l'UCI affirme qu'elle va désormais confier les AUT à un collège de trois experts. Ce collège n'existait donc pas ?

    Rappel de la chronologie ayant conduit à la délivrance de l'AUT :

    Réaction de Christophe Bassons : « Je me pose beaucoup de questions au sujet du Team Sky. Le fait est que Froome a montré sa mentalité en prenant ce produit [Prednisone]. Il avait un problème, il était malade et il a pris ce produit. Il a éliminé ce qui faisait obstacle à sa victoire. Ce n'est pas tellement différent de prendre de l'EPO parce que vous êtes fatigué et que votre hématocrite est faible. » (ww.telegraph.co.uk, 04/07/2014)

    Le 14 septembre 2016, le groupe de hackers russes Fancy Bears publie les AUT de plusieurs sportifs dont Chris Froome. Cette publication fait suite au piratage de serveurs de l'AMA. On découvre alors que l'UCI a du s'y reprendre à trois fois avant de sortir un document sans erreur. On imagine l'ambarras au siège de la fédération internationale.

    La première AUT est rédigée le 29 avril 2014. Numérotée T-229124645, elle autorise la prise de corticoïdes jusqu'au 2 mai 2014 alors qu'en commentaire c'est la date du 6 mai qui est mentionnée. Première contradiction.

    La deuxième AUT est aussi rédigée le 29 avril 2014. Numérotée T-229750962, elle est sensée corriger l'erreur de date de la première. Mais c'est raté. Cette fois la date de fin de validité est fixée au 6 mai 2015... au lieu du 6 mai 2014. A moins qu'il ne se soit agit de donner un blanc-seing à Chris Froome pour un an !

    Le JDD du 15 juin 2014 révèle l'existence d'une AUT pour Froome. Le jour même, Brian Cookson, président de l'UCI se fend d'un Tweet dans lequel il annonce que l'UCI est en train de vérifier la validité de l'AUR : "Nous vérifions les faits, comme vous le seriez en droit de l'attendre". Il est 16h31 en Espagne où se trouve Cookson.

    Treize minutes plus tard, le compte Twitter officiel de l'UCI diffuse un lien vers un communiqué de presse :

    Dans le communiqué, on peut y lire que "l'AUT a été accordée pour une période limitée, selon la procédure habituelle. La procédure a été entièrement transparente puisque c'est la politique de l'UCI d'enregistrer systématiquement toutes les AUT sur ADAMS".

    Pourtant, une troisième AUT est délivrée le 16 juin 2014, soit le lendemain des tweets de Brian Cookson et de l'UCI. Numérotée T-2378277218, elle est enfin correcte.

    Mario Zorzoli a-t-il été victime de stress ? Emporté par l'affaire Geert Leinders, il devra quitter son poste de médecin et de conseiller scientifique en janvier 2015.

    Revue de presse du Tour de Romandie 2014



    Les révélations des Fancy Bears en 2016

    En septembre 2016, le groupe de hackers russes Fancy Bears publie ses AUT. C'est une déflagration pour le coureur qui s'était jusqu'alors toujours évertué à présenter une image de coureur propre, en ligne avec l'éthique immaculée de la Sky.

    Revue de presse de l'affaire des Fancy Bears



    Le Tour d'Espagne 2017

    Le 13 décembre 2017, Le Monde et The Guardian révèlent un résultat de contrôle urinaire anormal pour le coureur britannique. Son taux de Salbutamol est anormalement élevé (2000 nanogrammes par millilitre pour un maximum autorisé de 1000 nanogrammes par millilitre). L'information est confirmée dans la journée par l'UCI. La chronologie interroge sur l'attitude de la fédération internationale : Chris Froome est informé le 20 septembre (quelques heures avant de décrocher une médaille de bronze aux championnats du monde de contre-la-montre) de ce contrôle anormal sur ses urines prélevées le 7 septembre. David Lappartient, nouveau Président de l'UCI, qui succède au Britannique Brian Cookson, est informé le jour de son élection, le 21 septembre. Il faut encore attendre près de trois mois avant que l'information ne fuite dans la presse. Entre temps, alors qu'il est parfaitement au courant des soucis de Froome, Brian Cookson déclare à la BBC : "Je pense que la réputation du sport, de l'équipe [Sky] et de Bradley Wiggins, devraient être rétablies".

    Dans un communiqué publié par son équipe, Froome déclare : « Je souffre d'asthme depuis longtemps. Je connais parfaitement les règles. Durant la Vuelta, mon asthme s'est aggravé et j'ai augmenté ma dose de Salbutamol sur le conseil du docteur de l'équipe Sky. J'ai pris soin de veiller à ne pas dépasser les limites autorisées par l'UCI dans la prise de ce médicament. Je suis bien sûr prêt à me soumettre à toutes les demandes de l'UCI. » Or le contrôle a eu lieu à l'issue de la 18ème étape, le 7 septembre. Interrogé sur sa santé après la course, il s'affirme pourtant en pleine forme :

    Selon lui, Froome a pris huit bouffées de Ventoline en 12 heures, ce qui aurait du porter la concentration de Salbutamol à 1 000 ng/ml maxi. Il aurait ainsi suivi les prescriptions de Derick MacLeod, médecin engagé par Sky depuis 2015, spécialiste des sports d'hiver et de football, qui travaille fréquemment avec l'équipe nationale écossaise.

    L'entourage de l'équipe Sky invoque aussi la déshydratation du coureur pour expliquer l'élévation anormale de la concentration de Salbutamol dans ses urines. Ce jour-là pourtant, la température n'était pas particulièrement élevée sur la course. Le Monde du 14/12/2017 affirme que les coureurs avaient gardé leur maillot bien fermé ce jour-là. Sur Strava, le capteur SRM PC8 Thomas De Gendt enregistre une température moyenne de 24°C avec un pic à 28°C. Chaud mais pas exceptionnel.

    L'argumentation de la déshydratation résonne curieusement avec un concept fumeux, celui la déshydratation fonctionnelle, invoquée une année plus tôt par l'équipe pour expliquer les performances de son leader.

    Bien que prétendant avoir souffert d'asthme pendant cette étape, Froome s'est permis de disputer les points du classement de la montagne.

    Conformément à sa politique interne, l'équipe Sky avait suspendu Sergio Henao en 2016 dont les paramètres sanguins s'étaient révélés anormaux. Qu'en sera-t-il pour Chris Froome ? L'équipe va-t-elle, une fois de plus s'assoir sur ses propres règles ?

    Pour assurer sa défense, Froome engage l'avocat Mike Morgan qui avait déjà travaillé pour le compte de Sergio Henao, Alberto Contador, Johan Bruyneel et plus récemment Lizzie Armitstead. Son cabinet a également travaillé pour Maria Sharapova, Marin Cilic et Mamadou Sakho.

    Froome négocie sa participation au prochain Tour d'Italie contre une forte somme d'argent alors qu'il est déjà au courant de son contrôle anormal sur la Vuelta. Alors que les appels à une auto-suspension se multiplient, le coureur britannique débute la saison à la Ruta Del Sol puis à Tirreno-Adriatico, comme si de rien n'était.

    D'abord traité par le LADS ("Legal Anti-Doping Services" de l'UCI), son dossier est transmis fin mars au UCI, structure indépendante créée en 2015, révèle Le Monde le 30/03/2018. Sur Twitter, Chris Froome réagit rapidement : « Fausses nouvelles (...) ce soir. Ce que les journalistes et les publications ne feraient pas pour quelques clics... », écrit-il avant d'effacer son tweet quelques heures plus tard.



    Selon le quotidien italien La Stampa, l'équipe Sky avait déjà dépensé 7 millions d'euros pour la défense de son coureur, avant que ne s'élance le Tour d'Italie, un Tour que Froome remporte malgré un départ calamiteux.

    A une semaine du départ du Tour de France, Le Monde révèle qu'ASO a demandé à l'équipe Sky de ne pas aligner son coureur au départ de son épreuve. Dès le lendemain, l'UCI annonce dans un communiqué abandonner sa procédure contre le coureur britannique, en accord avec l'AMA :

    Cette décision risque de faire voler en éclat la limite à 1000 nanogrammes (ng) de salbutamol par millilitre de sang qui constituait jusqu'alors la limite maximum à ne pas dépasser et que Chris Froome a fait exploser avec son contrôle à 2000 ng.

    Pour éteindre la polémique, l'UCI publie quatre jours plus tard un communiqué pour justifier sa décision :

    Quelques mois plus tard, un journaliste demande à Chris Froome s'il utilise encore du Salbutamol. Le britannique préfère botter en touche, s'abritant derrière le secret médical :


    La défense de Chris Froome

    Les réactions au cours de la procédure

    Les réactions après l'annonce de l'absolution accordée à Chris Froome

    Revue de presse du Tour d'Espagne 2017



    Affaires de dopage dans ses équipes

    Chris Froome est professionnel depuis 11 années. Pendant cette période, nous avons répertorié 4 cas de dopage au sein de ses équipes.

    Coureur Produit Course Date Equipe Sanction Contrôle
    Froome Christopher CliveSalbutamolTour d'Espagne
    2017
    Team Sky
    Non
    Contrôle positif
    Edmondson Joshua ThomasVitamines en injection, Tramadol
    2014
    Team Sky
    Non
    Aveux en 2017
    Henao Montoya Sergio LuisPasseport biologique non conforme
    2014
    Team Sky
    Non
    Passeport biologique
    Duenas Nevado MoisesEPOTour de France
    2008
    Barloworld
    Oui
    Contrôle positif



    Le Dauphiné 2011 et les affaires autour de la Sky

    A la suite des révélations des Fancy Bears sur l'utilisation de corticoïdes par Bradley Wiggins, l'équipe Sky de Chris Froome est entrée dans la tourmente. Corticoïdes, testostérone, usage détourné des AUT, rôle trouble du Dr Richard Freeman, vaste programme pour une équipe qui se voulait exemplaire. Les révélations éclabousseront-elles Chris Froome ?



    Il a dit

    2008

    2012

    2013

    2014

    2015

    2016

    2017

    2018

    2019

    2020

    2022



    Ils ont dit de lui

    2007

    2012

    2013

    2014

    2015

    2016

    2017

    2018

    2019

    2023



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