Floyd Landis

• 1975
  • Naissance le 14 octobre à Lancaster en Pennsylvanie (Etats-Unis).
• 1993
  • Il devient champion national junior de VTT.
• 1999
  • Il débute sa carrière professionnelle dans l'équipe Mercury-Viatel. Il remporte une étape de la Cascade Classic et termine troisième du Tour de l'Avenir.
• 2001
  • Il remporte le Tour du Poitou-Charentes.
• 2002
  • Il rejoint Lance Armstrong dans l'équipe US Postal. Pour son premier Tour de France, il termine 61ème. Auparavant, il s'est entraîné avec Lance Armstrong à Saint Moritz (Suisse) , où exerce le Docteur Ferrari. C'est d'ailleurs à cette date que débute sa collaboration avec le médecin italien.. Lors du Dauphiné Libéré, il reçoit des patches de testostérone de la part de Lance Armstrong. Sa première transfusion a lieu dans l'appartement de l'américain.
• 2003
  • Comme en 2002, il prépare le Tour de France avec Lance Armstrong à Saint Moritz.
  • En mai, le docteur Michele Ferrari le transfuse dans l'appartement de Armstrong à Gérone, en Espagne. Landis séjourne quelques jours dans l'appartement du Texan pour contrôler la température des poches de sang conservées dans le frigo du texan.
  • Il remporte le contre-la-montre par équipe du Tour. Les coureurs de l'US Postal sont transfusés le 11 juillet 2003, à la veille de l'étape Lyon - Morzine, ainsi que le 17 juillet, veille du contre la montre individuel Gaillac - Cap Découverte.
• 2004
  • Il remporte une étape et le classement général du Tour de l'Algarve. En juillet, il remporte le contre-la-montre par équipe du Tour de France
• 2005
  • Lassé de n'être qu'un domestique au service de Lance Armstrong, il rejoint l'équipe Phonak. Il emporte dans ses bagages le Dr Luis Garcia del Moral dont l'US Postal vient de se séparer. Grâce à ce médecin, il continue à s'approvisionner en EPO.
• 2006
  • Il débute l'année en remportant Paris-Nice, le Tour de Californie et le Tour de Géorgie. Il marque de son empreinte ce premier Tour de l'après Armstrong : un départ raté de quelques secondes lors du prologue, l'annonce d'une nécrose de la tête de la hanche droite qui nécessitera la pose d'une prothèse après le Tour, une retentissante défaillance sur la route de La Toussuire, une échappée victorieuse à Morzine, une victoire finale au classement général et un déclassement pour dopage à la testostérone.
• 2007
  • Au terme de plus d'un an de procédure, il devient le premier vainqueur d'un Tour de France déclassé pour dopage. Il est suspendu pour 2 ans par l'USADA. Quelques semaines plus tard, l'AFLD le suspend également pour deux ans sur tout le territoire français. Cette seconde suspension prend effet au 30 janvier 2007, ce qui, de fait prolonge la sanction prise par l'USADA. Le compteur de victoires de Floyd Landis s'arrête donc à onze.
• 2008
  • En juin, le TAS confirme sa suspension de deux ans. Il est en outre condamné à verser 100 000 dollars à l'USADA à titre de contribution pour ses frais dans l'arbitrage.
• 2009
  • Il fait son retour à la compétition au sein de la modeste équipe Ouch. Pendant ce temps, on apprend que son coach, Arnie Baker, serait à l'origine du piratage des ordinateurs de l'AFLD. Celui-ci aurait versé 2000 euros à Alain Quiros pour qu'il pénètre dans le réseau de l'AFLD. Il y aurait récupéré des documents confidentiels permettant à Landis de mieux préparer sa défense. En fin d'année, Landis reconnaît que ses espoirs de revenir sur le Tour de France sont désormais quasi nuls.
• 2010
  • Il débute la saison sous les couleurs de l'équipe Rock Racing en remportant le contre-la-montre du Tour des Bahamas. En février, un mandat d'arrêt international est lancé contre lui dans l'affaire du piratage des ordinateur du Laboratoire de Chatenay Malabry. En mars, l'équipe Rock Racing n'ayant pas réussi à obtenir de licence professionnelle, il rejoint finalement l'équipe continentale Bahati Foundation. En mai, patatras, il avoue finalement s'être dopé tout au long de sa carrière (mais pas sur le Tour 2006). Plus fort encore, il dénonce tous azimuts plusieurs de ses anciens coéquipiers, au premier rang desquels, Lance Armstrong. Il désigne aussi Pepe Marti, l'actuel entraîneur d'Alberto Contador comme son fournisseur d'hormone de croissance.
• 2011
  • Il annonce le 18 janvier sa retraite définitive. Floyd Landis et Arnie Baker son entraîneur sont condamnés à un an de prison avec sursis pour avoir piraté le système informatique du laboratoire antidopage français (LNDD) en 2006. Ils doivent également verser 75000 dollars au LNDD. Néanmoins le coureur fait appel.
• 2012
  • Il est poursuivi pour fraude pour avoir levé des fonds auprès du public alors qu'il clamait encore son innocence et préparait sa défense contre le TAS. En août, pour échapper aux poursuites, il promet à la justice de rembourser 500.000 dollars. En octobre, il est condamné pour diffamation à l'encontre de Pat McQuaid, président de l'UCI, et Hein Verbruggen, son prédécesseur. Il les avait notamment qualifiés en 2010 de «corrompus», de « terroristes», qui «se moquent des règles, pipent les dés », de « clowns» et de «menteurs».
  • Le jour de l'ouverture du procès en appel dans l'affaire du piratage du LNDD Floyd Landis se désiste. Sa condamnation devient définitive.
• 2016
  • Il se lance dans le commerce de produits dérivés du cannabis en créant la société Floyd's of Leadville.
• 2018
  • Lance Armstrong doit lui verser 1,65 million de dollars à la suite de l'arrangement convenu par le septuble vainqueur déchu du Tour de France avec la justice pour éviter un procès certainement ruineux intenté par le sponsor principal de leur ancienne équipe, l'US Postal Service. Il utilise une partie de la somme versée par son ancien leader pour lancer une équipe professionnelle de cyclisme qui sera basée en Amérique du Nord et engagera des jeunes.

Prises de position

2006

• Qu'avez-vous à dire sur les affaires de dopage qui ont éclaté en début de Tour ? « Je n'ai rien à dire à ce sujet. » (L'Equipe, 23/07/2006).

2008

• « Vous avez des équipes comme High Road ou Slipstream qui affirment n'avoir que faire des victoires du moment que leurs coureurs soient propres. C'est l'une des choses les plus désobligeantes que vous ne pourriez jamais dire. Cela revient irrémédiablement à accuser de dopés les coureurs qui finissent devant eux. C'est de l'hypocrisie, ce sont des âneries. Ils doivent arrêter de dire ce genre de chose... » (Velonews, cité par cyclismag.com - 22/01/2008)

2011

• « Je suis presque sûr que le cyclisme ne sera jamais délivré [du dopage], mais ce n'est pas à moi de régler cela, ce n'est pas mon combat. » (ESPN, cité par lemonde.fr - 18/01/2011)
• « Il faut légaliser le dopage. Les testeurs sont tellement loin (des tricheurs, en matière de recherche, ndlr) qu'ils n'ont plus aucune chance de changer quoi ce que ce soit. Il faut l'accepter, le dopage ne disparaît pas, et cela ne va pas s'améliorer. » (Cyclingnews, 19/01/2011, cité par sport.fr)
• « Si j’avais eu une quelconque raison de penser que les gens qui dirigent ce sport voulaient vraiment le guérir, je me serais peut-être dit : 'Si j’attends suffisamment longtemps j’aurai l’occasion de gagner sans ça (le dopage)', mais dans aucun scénario je ne m’imaginais courir et gagner le Tour en étant propre. » (velocitynation.com, 31/01/2011, cité par nouvelobs.com)

2016

• A propos d'Eddy Merckx : « Ce type a été contrôlé positif trois fois. » (cyclingnews.com, 29/07/2016)

2018

• « Me faire chuter et faire chuter Armstrong n'a rien changé. Ça a été un échec total parce que l'UCI et l'AMA continuent de mentir aux enfants en leur faisant croire qu'ils peuvent devenir des athlètes de pointe en restant propres. Et ils savent que ce n'est pas le cas. » (The Atlantic, 19/04/2018, cité par 20min.ch, 22/04/2018)
  
  
• « L'équipe Sky ressemble exactement à ce que nous faisions à l'époque. Exactement. » (The Atlantic, 18/04/2018, cité par 20min.ch, 22/04/2018)
  
  
• A propos de du contrôle positif de Chris Froome lors du Tour d'Espagne 2017 : « Le salbutamol peut permettre une hausse des performances s'il est utilisé par voie orale ou intramusculaire. Il est très difficile d'atteindre les niveaux atteints par Chris Froome simplement en utilisant un inhalateur. Si c'est cela son excuse, c'est n'importe quoi et personne ne va y croire. Il essaie de se défendre parce qu'il a tout à perdre. J'ai de la sympathie pour lui mais s'il ne fait pas face aujourd'hui, il devra le faire plus tard. » (theguardian.com, 16/01/2018, cité par lequipe.fr, 16/01/2018)
  
  

Ils ont dit de lui

2006

• Lance Armstrong, après sa son départ en retraite : "Sois tranquille Floyd, moi je prends ma retraite, mais mon équipe ne va plus te lâcher..." (Selon L'Humanité, 15/07/2006).
• Johan Bruyneel, son ancien directeur sportif : "S’il gagne, c’est qu’il est le plus fort, un peu grâce aux choses qu’il a apprises chez nous." (Le Figaro, 17/07/2006, cité par cyclismag.com, le 27/07/2007)
• Tom Boonen, coureur, occasionnellement consommateur de cocaïne, à l'annonce du contrôle positif de Landis : "C'est de nouveau un cas triste. (...) Il faut continuer à nettoyer l'écurie mais ce ne sera peut-être jamais possible." (L'Equipe, 28/07/2006).
• Cadel Evans, coureur cycliste, après la victoire de Landis dans la 17ème étape du Tour de France 2006 : "C'est la performance la plus incroyable que j'ai jamais vue !" (Close to flying, Hardie Grant Books 2009)
• Jean-Marie Leblanc, directeur du Tour de France, après la victoire de Landis dans la 17ème étape du Tour de France 2006 : "C'est la plus grande performance de l'histoire contemporaine du Tour. (...) J'ai beau chercher dans ma mémoire, on pense à Merckx, mais il n'a jamais remonté dix minutes comme Landis". (Yahoo/AP, 20/07/2006).
• Greg Lemond, ancien coureur : "C'était l'un de mes favoris avant la course. Il roule à l'ancienne. Il est propre." (AFP, 24/07/2006, cité par cyclismag.com, le 27/07/2007)
• Eddy Merckx, après la victoire de Landis dans la 17ème étape du Tour de France 2006 : "Ce que Landis a réalisé dans l'étape de Morzine, c'était du Merckx !" (lavoixdessports.com, 24/07/2006).
• Carlos Sastre, coureur, après la victoire de Landis dans la 17ème étape du Tour de France 2006 : "On aurait dit un aigle qui prenait son envol." (lavoixdessports.com, 24/07/2006).
• Alain Gallopin, directeur sportif, après la victoire de Landis dans la 17ème étape du Tour de France 2006 : "Nous étions tombés sur un Landis de légende." (lavoixdessports.com, 24/07/2006).
• Frédéric Grappe, entraîneur de la Française des jeux, après le succès de Landis dans le Tour : "Respect Monsieur Landis." (cité en 2009 par cyclismag.com, 24/07/2009).
• Philippe Bouvet, journaliste, après sa victoire (éphémère) dans le Tour de France 2006 : "Landis est sorti vainqueur d'une course caractéristique des années de transition marquée par l'empreinte d'un renversement exceptionnel sur la route de Morzine." (L'Equipe, 23/07/2006).
• George W. Bush, après sa victoire (éphémère) dans le Tour de France 2006 : "Tout le monde est fier de vous. Vous avez montré une formidable force de caractère." (velo101.com, 24/07/2006).

2008

• Patrick Chassé, consultant sur Eurosport, regrettant ses commentaires élogieux sur Landis lors du Tour de France 2006 : "A posteriori, je n'ai aucune excuse, tant il y a eu des cas de dopage dans l'équipe Phonak".(L'Equipe Magazine, 03/2008).

2010

• John Wilcockson, journaliste et biographe de Lance Armstrong : "Afin de permettre à Landis de gagner plus de primes et, finalement, un salaire plus élevé, Lance l'a aidé à progresser, ce qu'il a rarement fait pour d'autres coureurs. Le jeune américain donna envie à Lance de devenir son mentor.".(John Wilcockson, Lance Armstrong : The World's Greatest Champion, 2009).

2011

• Frankie Andreu, ancien coéquipier à propos de la relation Armstrong-Landis : "Avec Landis ils se sont retrouvés dans des petites kermesses aux États-Unis. Landis courait pour une petite équipe (7-Eleven), il essayait de gagner sa vie. À chaque fois qu'il attaquait, Lance revenait sur lui, comme pour l'humilier. Alors Floyd a répliqué, sur un autre terrain, pareil pour Hamilton." (L'Equipe, 18/11/2011)

2012

• Paul Kimmage, ancien coureur, journaliste, après la suspension de Lance Armstrong par l'USADA : "Cela montre que tout ce que Floyd Landis a dit est vrai." (velonation.com - 13/06/2012)

2015

• A propos de Floyd Landis : « Un jour, on a eu un contact pour embaucher Floyd Landis. On est au début des années 2000, sur l'épreuve du Dauphiné, au Novotel de Voreppe, avec mon frangin, l'agent de Landis et Gérard Guillaume, le médecin de l'équipe FDJ. (...) Landis n'était pas très cher. Et je dis ce que je viens de dire, que chez nous, ça se passe comme ça [sans dopage] et point barre. Et là l'agent américain nous dit, la main sur le coeur: « La religion de Floyd lui interdit de prendre tout médicament. » Qu'il était natif d'une communauté mennonite de Pennsylvanie. Très bien. Un silence. Et là, Yvon a une phrase extraordinaire ... Il dit au mec : « Oui, mais on voudrait quand même avoir le dossier médical. » (...) Et on n'a plus jamais eu de nouvelles, ni de l'agent ni du dossier médical. » (Marc Madiot et Mathieu Coureau, Parlons vélo - Talent Sport, 2015)
  
  

Le Tour de France 2006 : Landis se défend

Grandeur et décadence

Dans l'étape de la Toussuire, Floyd Landis, porteur du maillot jaune subit une terrible défaillance, qu'il expliquera par une fringale. Le lendemain, sur la route de Morzine, il fait un festival, caracolant en tête pendant 130 km et terminant près de six minutes devant un peloton de 80 coureurs, à la moyenne de 37,17 km/h. Mais dans la caravane du contrôle antidopage, il scelle son destin. Ses urines sont positives à la testostérone (ratio élevé de 11 pour 1, alors que la limite fixée par l'Agence mondiale antidopage est de 4 pour 1).

Il mettra du temps à peaufiner sa défense pour expliquer ce contrôle, avançant successivement une consommation excessive d'alcool (deux bières et au moins quatre verres de whisky, même si, dans L'Equipe du 23/07/2006, il ne parle que d'une bière), la déshydratation, un taux de testostérone naturellement élevé (bien que son dossier médical n'en fasse pas état) , la théorie du complot, le dopage à l'insu de son plein gré, des prises de cortisone pour soigner sa hanche, un traitement pour la thyroïde et l'incompétence du laboratoire français.

En juillet 2006, il se dit prêt à se soumettre à tous les tests de l'Union cycliste internationale. L'équipe Phonak ne tarde pas à le licencier. Il choisit pour se défendre les services d'un avocat espagnol qui avait déjà officié pour Roberto Heras et de l'avocat américain Maurie Suh, futur défenseur d'Alexandre Vinokourov.

L'excuse du taux de testostérone naturellement élevé tombe lorsque le laboratoire de Châtenay-Malabry fait savoir que les traces de testostérone retrouvées dans l'échantillon A sont d'origine synthétique. L'analyse de l'échantillon B, quelques jours plus tard, donne le même résultat. L'agence antidopage américaine (USADA) réclame que les sept échantillons prélevés lors des autres étapes soient retestés avec la méthode IRMS. Floyd Landis, moins ouvert qu'en juillet 2006, refuse tout d'abord. Les tests sont finalement effectués, en présence de deux experts désignés par Landis, et confirment la présence de testostérone exogène dans tous les échantillons.

En septembre 2006, l'USADA annonce qu'elle engage une procédure disciplinaire sur recommandation de la commission de révision de l'Association américaine d'arbitrage (AAA). Les défenseurs de l'américain tentent de démontrer l'incompétence du laboratoire de Châtenay-Malabry en pointant ses erreurs. Dans l'attente des résultats de cette procédure sur le sol américain, Floyd Landis s'engage à ne pas courir en France. Il ne sera donc pas au départ du Tour de France 2007. Il finance sa défense par des appels aux dons.

L'homme d'affaires américain Michael Robertson, en fervent supporter, offre 100.000$ à Floyd Landis pour qu'il se soumette au détecteur de mensonges. Le coureur ne donne pas suite.

Avant que ne s'ouvre son audition publique devant l'agence d'arbitrage américaine indépendante (AAA), Landis affirme avoir reçu de l'USADA une proposition de réduction de peine en échange d'informations incriminant Lance Armstrong. Le conseiller général de l'USADA, Travis Tygart, dément. Quelques jours plus tard, en pleine audience cette fois, Greg Lemond affirme avoir été victime d'intimidation de la part de Will Geoghegan, ami et agent de Landis, présent à l'audience. Celui-ci reconnaîtra les faits et sera désavoué par Landis. Eddy Merckx, sollicité par Landis pour témoigner, décline l'invitation.

En septembre 2007, les arbitres de la commission de l'agence américaine antidopage rendent leur verdict : Floyd Landis est suspendu 2 ans, la peine maximale. Il déclare : "Je suis en colère après cette décision rendue contre moi. (...) Nous avons montré que le système antidopage est corrompu, inefficace et malhonnête." Il décide de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Les réactions

• Lance Armstrong, pour soutenir Floyd Landis, dans ses démêlés avec le laboratoire de Châtenay-Malabry : "Je crois en Floyd. Je pense qu'il n'a pas été traité équitablement. Je ne fais pas confiance au labo." (Yahoo / AP, 26/04/2007). Lors de son retour à la compétition, Lance Armstrong ajoute : "Il y a des preuves contre lui mais d'autres en sa faveur. Et surtout, Floyd ne croit pas être coupable, il ne peut donc pas faire des aveux. Il ne va pas le faire juste pour que les gens le lâchent. Est-ce que nous faisons tous des erreurs ? Oui. Notre société doit-elle pardonner ? Oui." (lequipe.fr, 13/02/2009)
• Christian Laborde, écrivain : "Il ne faut pas déclasser Floyd Landis, ce héros venu de Pennsylvanie Il n'est pas un « tricheur », pour reprendre ce mot dont se gargarisent les tripoteurs de pipettes de pipi. Des tricheurs, il y en aurait, certes, mais dans le sport. Or le Tour de France n'est pas une épreuve sportive : c'est une épopée." (29/07/2006).
• Par ailleurs, son contrôle positif a suscité de nombreuses réactions. Cliquez ici pour les consulter.

Paroles de Landis

• Après sa victoire dans la 17ème étape : "[Après ma défaillance,] je n'ai pas répondu au téléphone, les gens me laissaient des messages de soutien. J'ai bu une bière, pour essayer d'oublier, et le matin, en me levant, j'ai vu le titre du journal le Dauphiné Libéré, "Landis out". Franchement, ça m'a rendu fou. Car j'étais mal, très mal, mais pas out." (L'Equipe, 23/07/2006).
• Après sa victoire dans la 17ème étape : "D'habitude, les choses sont calculées, logiques. Mais ce retard important m'avait mis très en colère. J'étais en rage pendant toute l'étape. Je n'avais plus rien à perdre. J'étais guidé par la motivation d'accomplir un grand exploit. Et la perspective de retourner la situation, de gagner cette course a décuplé mes forces." (lavoixdessports.com, 24/07/2006).
• "Depuis que j'ai commencé le cyclisme, mes niveaux de testostérone et d'épitestostérone ont toujours été élevés, comme tous les sportifs. J'ai des niveaux encore plus élevés que la moyenne des sportifs. Je voudrais dire très clairement que je ne suis pas dopé." (lci.fr, 28/07/2006)
• "Je suis fier du jour où j'ai gagné. J'ai été le plus fort au cours de la course ; je crois vraiment que j'ai mérité de gagner." (lci.fr, 28/07/2006)
• "Maintenant, il y a aussi une possibilité, et c'est un argument qui a été utilisé par d'autres. A l'heure actuelle, je ne sais pas si pour une raison ou une autre, de quelque manière, j'ai ingéré quelque chose qui est à l'origine de ces résultats." (nouvelobs.com, 09/08/2006)
• "Il y a comme un projet caché là-dessous. Je ne sais pas ce que c'est." (Yahoo/AP, 07/08/2006)
• "Ca n'aurait pas eu de sens pour moi de me doper pour gagner le Tour de France parce que je n'en aurais pas été fier." (nouvelobs.com, 20/05/2007)
• "Shit ! Fuck LNDD Fuck USADA Fuck J. Papp Fuck P. Mc Quaid Fuck T. Tygart and Fuck You!" (Twitter, 18/02/2010, cité par cyclismag.com, 18/02/2010)

Journal Télévisé - France 2 - 27/07/2006

Voir la vidéo sur le site de l'INA

Le Tour de France 2006 : Landis avoue... et accuse

Les aveux

• "C'est sa parole contre la nôtre." (ESPN, repris par L'Equipe, 20/05/2010)

Les accusations

• "J'ai été initié à la façon d'utiliser des patches de testostérone par Johan Bruyneel pendant le Dauphiné libéré en juin [2002], après quoi j'ai volé en hélicoptère avec M. Armstrong de la ligne d'arrivée, je crois Grenoble, à Saint-Moritz en Suisse où on m'a remis une boîte de patches 2,5 mg en présence de sa femme. A peu près une semaine plus tard, le Dr Ferrari m'a fait une extraction d'un quart de litre de sang qui devait m'être transfusé plus tard pendant le Tour de France. M. Armstrong n'a pas été témoin de l'extraction mais lui et moi avons eu de longues discussions sur le sujet lors de nos entraînements pendant lesquels il m'a aussi expliqué les évolutions des tests de détection de l'EPO et pourquoi les transfusions étaient devenues nécessaires à cause de l'obstacle des nouveaux tests. Il m'a également avoué à ce moment-là que dans les premières années où le test EPO avait été utilisé, M. Ferrari, qui avait accès au nouveau test, lui avait dit qu'il ne devrait plus utiliser d'EPO mais qu'il ne l'écouta pas et continua à en utiliser." (lemonde.fr, 21/05/2010)
• "Après une hanche cassée durant l'hiver, je vole à Gérone en Espagne où cette fois deux unités (un quart de litre chacune) avaient été extraites trois semaines avant. Ça se passait dans l'appartement où vivait M. Armstrong et dans lequel on m'avait demandé de rester et de vérifier la température du sang tous les jours. C'était conservé dans un petit réfrigérateur dans les toilettes avec le sang de M. Armstrong et de M. Hincapie. Et comme M. Armstrong devait s'en aller quelques semaines pour s'entraîner, il me demanda de rester et de m'assurer qu'il n'y ait pas de coupure d'électricité ou d'autre problème avec le réfrigérateur. Ensuite, pendant le Tour de France, à deux occasions, l'équipe entière est venue ici et le docteur nous a fait les transfusions. Durant ce Tour de France, j'ai été témoin que George Hincapie, Lance Armstrong, Chechu Rubiera et moi-même avons reçu des transfusions sanguines. Cette année-là, on m'a demandé de courir la Vuelta pour supporter Roberto Heras et, en août, entre le Tour et la Vuelta, de prendre de l'EPO pour augmenter mon hématocrite. Johan Bruyneel m'a donné comme instruction d'aller chez Lance et de récupérer de l'EPO auprès de lui. La première EPO que j'ai utilisée m'a ensuite été remise dans l'entrée de son immeuble à la vue de son épouse d'alors. Elle était de la marque Eprex et se présentait dans six seringues pré-mesurées. Je les ai utilisées en intraveineuse plusieurs semaines avant le prochain prélèvement sanguin et je n'ai eu aucun problème avec les contrôles pendant la Vuelta." (lemonde.fr, 21/05/2010)
• "Il (Armstrong) et moi avons eu de longues discussions pendant nos sorties d'entraînement pendant lesquelles il m'expliquait aussi l'évolution des tests contre l'EPO qui rendait du coup nécessaire les transfusions (sanguines)." (AFP, cité par leparisien.fr, 20/05/2010)
• "[Armstrong] a été testé positif au Tour de Suisse, un mois avant le Tour de France [2001]. Il est allé avec Johan Bruyneel au siège de l'UCI et a trouvé un accord avec Mr Vrubrugen (sic) pour fermer les yeux sur ce contrôle positif." (rtbf.be, 20/05/2010)
• "Lorsque j'ai rejoint Phonak en 2005, j'ai parlé avec le manager de l'équipe Andy Riis (sic). Je lui ai raconté que j'utilisais des produits dopants et que je voulais poursuivre mon programme de dopage. Il a mis au courant John Lelangue. Après accord avec Jim Ochowitz, Riis (sic) a accédé à ma demande." (rtbf.be, 20/05/2010)

Les réactions

• Lance Armstrong, ancien équipier de Floyd Landis : "C'est sa parole contre la nôtre." (AFP, cité par leparisien.fr, 20/05/2010)
• Lance Armstrong encore : "Je ne comprends pas où il veut en venir. Je suis tranquille." (Interview à Reuters, citée par Libération, 03-04/07/2010)
• Lance Armstrong toujours : "La crédibilité de Landis, c'est comme une brique de lait qui a tourné : dès la première gorgée, il n'est pas besoin de boire le reste pour savoir qu'il a tourné." (Cité par lemonde.fr, 03/07/2010)
• Pierre Ballester, journaliste : "De ce que j'ai pu en lire ou voir dans les médias américains (...), Landis « déballe » jour après jour quelques pans épars des dessous de sa carrière - et de celles de ses ex-proches - au gré des questions posées. Sur le fond, elles rejoignent et complètent les dires des rares qui ont brisé l'omerta. Sur ses déclarations mettant en cause telle institution ou tel personnage, je n'ai rien remarqué d'incohérent. Elles sont en droite ligne avec ce qu'on sait ou déduit. (...) En fait, ce qui m'étonne le plus, c'est la violence de ses propos. On a vraiment dû l'aider à toucher le fond." (cyclismag.com, 31/05/2010)
• Johan Bruyneel, ancien directeur sportif de Floyd Landis : "Ces allégations ne valent même pas la peine de développer. Je ne vais pas gaspiller mon temps ou le vôtre." (AFP, cité par leparisien.fr, 20/05/2010)
• Johan Bruyneel, encore : "Ca me fait rire quand j'entends les commentateurs expliquer que Landis veut nettoyer sa conscience. Tout ça c'est bullshit (des conneries). Quand on regarde toute son histoire, ses mensonges, ses contradictions, on peut se poser des questions. Ce type ne veut qu'une chose, c'est de l'argent." (L'Equipe, 17/07/2010)
• Simon Gerrans, coureur cycliste, à propos de sa participation à une conférence en Australie : "J'espère qu'ils vont l'arrêter à la douane et le renvoyer d'où il vient." (www.smh.com.au, cité par cyclismag.com, 20/09/2010)
• Cyrille Guimard, ancien coureur : "C'est peut-être quelque chose qu'il faut prendre au sérieux. C'est une affaire qui doit être traitée au plus haut niveau. Imaginez Lance Armstrong au départ du Tour sans qu'il ne se soit rien passé... J'ai du mal à l'imaginer au départ du Tour dans ces conditions... sauf s'il arrive à démontrer que les accusations de Landis ne sont qu'un tissu de mensonges." (rmc.fr, 20/05/2010)
• George Hincapie, ancien équipier de Floyd Landis : "[Je suis] vraiment déçu d'entendre ces accusations." (AFP, cité par leparisien.fr, 20/05/2010)
• Jean-François Lamour, ancien ministre des Sports français : "Enfin Floyd Landis confirme ce dont tout le monde ne faisait mystère dès 2006 : il s'était dopé pour gagner cette édition du Tour. Et comme si tout cela ne suffisait pas à « soulager sa conscience », il balance ses amis et coéquipiers d'alors. Défoulement classique chez les repentis de la dernière heure qui finalement ne surprend plus personne." (rmc.fr, 20/05/2010)
• John Lelangue, ancien directeur sportif de Floyd Landis : "Je n'ai pas beaucoup de commentaires sur ses mensonges. Je m'interroge sur sa crédibilité. Ses versions ont été constamment différentes. De mon côté ma politique et mon éthique n'ont pas changé. Je crois qu'il agit par désespoir." (AFP, cité par rtbf.be, 21/05/2010)
• Pat McQuaid, Président de l'UCI : "Je suis très fâché non seulement des accusations de Floyd Landis mais aussi de la manière choisie pour le faire. S'il accuse des collègues qui sont dans le peloton aujourd'hui, il dit aussi qu'il n'a pas la preuve de ce qu'il prétend. Lui, comme coureur, il était positif au Tour de France 2006, mais il a passé quatre ans à nier, à dire que les autres étaient contre lui, c'est ce qu'il a soutenu devant le jury et dans un livre. Maintenant, il revient et il affirme dire la vérité. Il dit qu'il était dopé pendant quelques années de sa carrière et il attaque d'autres coureurs. Ça ce n'est pas correct. S'il voulait alléger sa conscience pourquoi n'est-il pas allé voir les autorités, en privé, plutôt que de faire une histoire comme ça ?" (rmc.fr, 25/05/2010)
• Greg Lemond, ancien vainqueur du Tour de France : "Je crois à la plupart des déclarations de Floyd Landis concernant la corruption systématique dans le cyclisme professionnel. Pour être clair, Floyd Landis a pu avoir changé sa version de l'histoire. Ses mensonges sur son propre dopage peuvent amener des gens à douter. En ce qui me concerne, je suis partisan d'un changement profond et systémique dans notre sport afin d'éradiquer le spectre du dopage. Trop de vies ont été perdues, trop de carrières prometteuses brisées. Floyd Landis n'est qu'un représentant parmi d'autres. Il est temps de changer la gouvernance et la culture de ce sport pour qu'il puisse survivre sur le long terme. Les fans ont le droit d'être certains d'encourager des êtres humains et non pas des pancartes pharmaceutiques ambulantes." (lefigaro.fr, 22/05/2010)
• Andy Rihs, ancien manager de Floyd Landis : "Ses allégations actuelles, selon lesquelles j'aurais été informé de ces faits, sont des mensonges." (rmc.fr, 20/05/2010)
• Martial Saugy, directeur du Laboratoire antidopage de Lausanne : "Je n'avais aucun doute que Floyd Landis était dopé." (24heures.ch, 22/05/2010)

L'équipe Phonak

Lorsque Floyd Landis rejoint l'équipe Phonak en 2005, plusieurs de ses coureurs ont déjà eu des soucis liés au dopage :

• Jochen Summer : contrôlé positif au Phentermine en 2000.
• Reto Bergmann : suspendu deux ans pour détention d'anabolisants en 2004.
• Matthias Buxhofer : contrôlé positif à la norandrostérone au Tour du Danemark 2004.
• Oscar Camenzind : contrôlé positif à l'EPO en juillet 2004.
• Tyler Hamilton : suspendu 2 ans pour transfusion sanguine pendant le Tour d'Espagne 2004.
• Santiago Perez : suspendu 2 ans pour transfusion sanguine en 2004.
• Santos Gonzalez Capilla : licencié en 2005 pour avoir dérogé au règlement antidopage interne.
• Fabrizio Guidi : contrôlé positif à l'EPO en 2005.
• Tomasz Nose : mis au repos préventivement en 2005.
• Sascha Urweider : contrôlé positif à la testostérone en 2006.
• Santiago Botero : écarté du Tour de France pour son implication dans l'affaire Puerto.

Le déclassement du Tour de France 2006 profite à l'Espagnol Oscar Pereiro, qui courait, en 2005, chez... Phonak ! Le 15 août 2006, Andy Rihs, le patron d'ARcycling, qui gère l'équipe Phonak, annonce la dissolution de l'équipe.

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