Tous dopés ? La preuve par 21

Disponible en français, anglais et allemand

Avec le portrait et l'analyse des performances de Bernard Hinault

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Bernard Hinault

Un dossier cyclisme-dopage.com


Repères

Ses prises de position

Face au dopage, Bernard Hinault semble osciller entre deux positions : tantôt la fermeté, tantôt (et plus souvent) la tentation de minimiser la gravité du phénomène. Avec une belle constance, il tente de détourner les regards vers d'autres sports. Florilège :

Pour minimiser l'ampleur du dopage

Pour condamner les coureurs positifs et leurs équipes

Pour qu'on cesse de parler du dopage

Il peut aussi arriver à Bernard Hinault d'être las et de souhaiter qu'on parle d'autre chose :

Quand Bernard Hinault prend la plume pour retracer sa carrière (Hinault par Bernard Hinault, Editions Jacob-Duvernet 2005), le mot dopage n'apparait qu'une fois, à la page 76, à propos du Tour de France 1978 : "Pollentier devient maillot jaune. Mais pour une durée brève : il est en effet exclu le soir même du Tour de France pour tentative de fraude au contrôle antidopage." Point final !

  • En 1978, après la dernière étape, il assure n'avoir pas eu recours au "doping" : « Je ne vois pas pourquoi quand on est bien entraîné et bien suivi médicalement… qu'on soit tenté pour prendre des produits dopants. J'ai gagné ce tour de France sainement car j'ai quand même été au contrôle six ou sept fois et jusque-là il n'y a pas eu de résultats, donc c'est que c'était bon. » (TF1, 23/07/1978)

  • Et sur d'autres sujets

    Ils ont dit de lui

    Les soupçons de Roger Piel (journaliste)

    C. Montaignac : Votre réputation a déjà suscité certaines réserves, je veux parler surtout de l'inévitable sujet du dopage. Dans ces mêmes colonnes, Roger Piel a insinué que, à l'occasion de la fameuse étape du Dauphiné Libéré, vous n'étiez pas dans un état naturel. Il n'est pas le seul dans la caravane à avoir parlé de cela.
    B. Hinault : Je suis au courant de ça. Il faut savoir que j'ai été contrôlé à l'arrivée. En tout, depuis que je cours, j'ai été contrôlé une bonne vingtaine de fois et je n'ai jamais été contrôlé positif. Roger Piel a insinué que je prenais d'autres produits. Si je les prends ce n'est pas tout seul et il ne s'agit pas de n'importe quoi. Enfin, je suis loin d'être le seul.
    C. Montaignac : Etes-vous conscient de certains risques pour vous-même ?
    B. Hinault : - Finalement on ne prend pas de risque quand on est suivi par un médecin compétent qui sait exactement ce qu'un coureur doit faire ou pas. Le professeur qui s'occupe de notre équipe et d'autres sports est un homme compétent qui n'a pas envie de nous faire prendre des risques.

    (L'Equipe - 05/01/1978)

    Selon toute vraisemblance, le médecin auquel Bernard Hinault fait allusion est le docteur François Bellocq

    .

    B.H. et les " pharmaciens "

    "On s'est ému dans les milieux bien informés de voir, depuis quelques temps , roder autour de la personne de Bernard Hinault, divers personnages bien connus des pelotons pour les activités louches qu'ils purent y exercer, et exercent parfois en matière de " soins ", de " fourniture de produits " et " remèdes miracles ". Dans l'entourage proche d'Hinault, les remarques ne manquaient pas.
    La question a reçu une réponse franche :
    " Je vois de qui vous voulez parler. Je vous jure pourtant que je ne connais qu'une seule façon de me soigner. Celle préconisée par le professeur Ginet au CHU de Nantes. J'observe à la lettre tout ce qu'on me demande de faire. Maintenant, en dehors de tout contexte médical, je peux avoir des relations avec qui bon me semble. "
    Nous nous en tiendrons aux affirmations de Bernard Hinault."

    (Article non signé paru dans L'Equipe du 16/07/1979)

    Selon toute vraisemblance, le rôdeur qu'identifie Bernard Hinault est le Docteur Mabuse

    .

    Critérium de Callac 1982

    Bernard Hinault n'a jamais été contrôlé positif. Toutefois, il lui est arrivé de refuser de se soumettre à un contrôle antidopage, ce qui, en toute rigueur, équivaut à un contrôle positif. L'incident eu lieu en 1982 au critérium d'après-tour de Callac en 1982. Bernard Hinault, tout comme Bernard Vallet, Jean-René Bernaudeau, Patrick Clerc et Pierre Le Bigault, entendait protester contre les conditions du contrôle. Il faut dire que les contrôles étaient plutôt inhabituels dans ces criteriums d'après Tour et qu'on peut comprendre l'émoi du peloton à l'annonce de l'arrivée des médecins contrôleurs. L'Equipe du 30/07/82 titre : "Hinault conduit la fronde".

    Après avoir refusé ce contrôle, l'UNCP (Union Nationale des Cyclistes Professionnels), présidée par André Chalmel menace de boycotter les Championnats du Monde de Leicester. Hinault déclare : "Je laisse faire Chalmel, notre président". Quelques jours plus tard, il abandonne son président et coéquipier en rase campagne et fait savoir qu'il souhaite aller à Leicester.

    Avec ses collègues frondeurs, il écopera finalement d'une suspension d'un mois avec sursis et d'une amende de 1100 CHF. La FFC, clémente, décidera début 1983 de ne pas appliquer la sanction.

    Interrogé en 2011 par le magazine "Pédale !" sur cet épisode trouble de sa carrière , Bernard Hinault préfère éluder. A la question : "Et à Callac en 1982, c'était quoi ?", il répond : "Un autre problème, avec la fédération cette fois. Un problème de dopage un peu particulier, cela s'était mal passé ... ". Le journaliste lui demandant s'il peut en dire plus, il coupe court : "Non, non."

    Le procès de Laon (1987)

    En octobre 1987, 19 coureurs dont 2 professionnels sont poursuivis pour usage illicite et trafic de produits dopants devant le Tribunal correctionnel de Laon (Aisne). Au cours des plaidoiries, le nom de Bernard Hinault est cité. L'avocat d'un des coureurs affirme avoir la preuve que Bernard Hinault se fournirait en amphétamines auprès d'un de ses clients. Rappel des faits :

    Comme le fait remarquer le Docteur de Mondenard, la menace de réplique juridique est laissée lettre morte. Bernard Hinault semble avoir préféré le silence et l'oubli plutôt que le déballage judiciaire.

    Faire le métier

    Dans sa biographie "Bernard Hinault, un champion" parue en 1986, Henri Quiqueré cite le champion breton : "Je sentais que je pouvais désormais remporter des courses de renom international, mais je savais surtout qu'il fallait faire les efforts et le sacrifices nécessaires...". Il ajoute ensuite "Des efforts et des sacrifices sur lesquels il n'a rien à raconter. Comme d'ailleurs tous ses pairs. Dans le vélo, on dit seulement : "On fait le métier.""
    "Faire le métier" ? Sous-entendu lourd de sens ou simple... maladresse de style ?

    Ses coéquipiers contrôlés positifs

    Bernard Hinault a cotoyé dans ses équipes 25 coureurs qui ont été impliqués dans des affaires de dopage. A l'époque, cela ne semblait pas troubler celui qui déclarait le 28/05/2002 au quotidien breton Le Télégramme : "Si les équipes cyclistes étaient correctes, tout coureur qui se dope ne devrait pas retrouver de boulot."
    Cinq coureurs ont été impliqués dans des affaires alors qu'ils évoluaient dans l'équipe de Bernard Hinault : Six coureurs ont été impliqués dans des affaires avant de se retrouver dans la même équipe que Bernard Hinault :

    Ses directeurs sportifs

    Ses médecins

    Dans son entourage

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