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Actualité du dopage |
Le CPA a demandé au Sénat de ne pas inclure la liste nominative des coureurs dopés à l'EPO en 1998, lors de la publication de son rapport sur la lutte antidopage en France, mercredi prochain.
Par le biais d'un communiqué rendu public hier, le syndicat des coureurs professionnels (CPA), présidé par Gianni Bugno, a annoncé qu'il s'opposait à la publication par la commission d'enquête sénatoriale de la liste des coureurs « positifs » à l'EPO lors du Tour 1998. (...)
Cette liste nominative concerne des tests rétroactifs effectués fin 2004 par le laboratoire français de Châtenay-Malabry à des fins de recherche et à titre anonyme. Néanmoins, les sénateurs, soucieux d'établir une photographie exacte des pratiques dopantes de ces quinze dernières années, se sont procuré les procès-verbaux nominatifs qui permettent d'identifier ces coureurs. Laurent Jalabert figure, comme L'Équipe l'a révélé, parmi les coureurs concernés par cette publication, et son avocat, selon nos informations, aurait également demandé à la commission d'enquête de surseoir à cette publication.
Les arguments annoncés par le CPA sont diversement crédibles : celui du manque de fiabilité scientifique de ces analyses est d'ores et déjà à écarter. Lance Armstrong lui-même l'avait agité en août 2005 lorsque L'Équipe l'avait confondu sur le Tour 1999 concernant sa prise d'EPO, par le biais de ces mêmes analyses rétroactives. En revanche, le CPA souligne que « la publication serait par elle-même une sanction (pour les coureurs) sans aucun droit de défense. Elle aurait des répercussions indéniables et irrémédiables sur la réputation des coureurs incriminés, voire sur leur activité professionnelle actuelle et future. Et ce, alors que toute contre-analyse semble aujourd'hui exclue. La publication d'une liste reviendrait donc à une accusation de dopage sans aucun moyen de se défendre ! » Une telle remarque n'est pas sans pertinence et les sénateurs, qui ont validé leur rapport mardi dernier - en incluant ou non dans ses annexes ladite liste -, ont dû examiner de près cet argument juridique.
Aucun membre de la commission n'a voulu s'exprimer hier sur la décision qui a été validée quant à cette publication. Rendez-vous donc mercredi à 10 h 30 pour découvrir le choix des parlementaires. Nul ne comprendrait qu'ils renoncent à leur initiative après en avoir assumé la portée depuis des semaines.
Cette page a été mise en ligne le 19/07/2013